TRANSITION EN GUINÉE: MAMADI DOUMBOUYA VEUT JOUER LES PROLONGATIONS POUR POUVOIR SE PRÉSENTER À LA FUTURE ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
« De Paris à Berlin, le lobbying de Mamadi Doumbouya pour prolonger la transition ». C’est le titre d’un article d’Africa Intelligence diffusé mardi 20 février. La fin de la transition en Guinée est prévue pour fin 2024, mais le président souhaite visiblement la prolonger au moins d’un an jusqu’à fin 2025, informe Rfi. Ces révélations viennent confirmer des informations qui circulent depuis un certain temps, selon lesquelles, le colonel putschiste n'a pas l'intention d'organiser des élections, comme annoncé, pour rendre le pouvoir aux civils, à l'issue des deux ans de transition. Il semble qu'il veut renier son serment et se présenter à l'élection présidentielle. Et pour ça, il compte démissionner de l'armée, donc troquer son treillis militaire contre un grand boubou blanc à la Sékou Touré pour solliciter les suffrages des Guinéens>. Ce qui laisse penser qu'on va vers l'organisation de simulacres d'élections, comme l'ont toujours fait ses prédécesseurs, pour se donner une légitimité. C'est en prélude de ce projet qu'il s'est autoproclamé général, renseigne une bonne source. D'après les informations en notre possession, cette option de se présenter à l'élection présidentielle, à venir, est déjà prise par l'ancien chef des forces spéciales sous Alpha Condé, qui bénéficierait, à cet effet, du soutien de certains Etats occidentaux (dont la France) qui, en échange de ce soutien, réclameraient le gisement de fer de Simandou, situé en Guinée forestière, et qui est l'une des plus grandes réserves de fer au monde. Simandou intéresse particulièrement le gouvernement français, signale t-on. Et du côté de Paris, on considérerait qu'un président, à la tête de la Guinée, qui possède la nationalité française (Doumbouya) qui a déjà juré de ne jamais trahir la patrie (la France), lors de son incorporation dans la légion étrangère de l'armée française, présente plus de garantie pour espérer acquérir ce gisement qui est convoité par toutes les grandes puissances. Autrement, ce dernier serait plus prompt à défendre les intérêts français (''son pays'') que ceux des pays concurrents.
L'on révèle également que ses souteneurs voudraient, qu'une fois élu président de la république, que le tombeur d'Alpha Condé rompt certains contrats liant son pays à des compagnies minières chinoises qui ont pratiquement le monopole de l'exploitation de la bauxite dans la région de Boké. Cet état de fait offusquerait, au plus haut niveau, les autorités françaises.
Nos sources révèlent que la France craint que si un président civil, plus indépendant, succède Dombouya à la tête de la Guinée, qu'il ne les écarte, lors de l'attribution de la licence d'exploitation du gisement de fer de Simandou ou n'applique le code minier guinéen qui stipule qu'au moins 80% de la bauxite du pays doit être transformé sur place avant d'être exporté. Ce qui devrait permettre de créer une plus-value à l'économie guinéenne. Mais, à l'époque, le régime d'Alpha Condé avait fait fi à ce code pour laisser les compagnies chinoises exporter le minerai en question à l'état brut, renseigne notre source. Ce qui avait suscité une levée de boucliers au sein de l'opposition et de la société civile. Mais cela n'avait pas fait broncher le régime de Condé, soupçonné d'être corrupu par les compagnies atributaires dudit minerai pour accepter son exportation sans qu'il ne soit préablement transformé. Et depuis l'arrivée de la junte, cette situation continue au détriment de l'économie guinéenne dont le manque à gagner, dans cette affire, est évalué à des milliards de dollars.
La crainte de la France serait fondée sur le climat anti-français qui souffle actuellement partout en Afrique.
Signalons que la Guinée a la deuxième plus grande réserve de bauxite au monde derrière l'Australie. Le pays exporte plus de 80 millions de tonnes de bauxite par an et l'essentiel de cette bauxite est acheminé en Chine. Malheureusement, la manne financière générée par ces exportations ne profite guère aux populations de la zone de Boké qui abrite l'essentiel des carrières. Selon des spécialistes, le taux de pauvreté de cette région est des plus élevés dans le pays.
Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)