Trois employés de la compagnie pétrolière EDK à la barre pour vol

03 - Décembre - 2020

​L’entreprise Tefess, chargée de la restauration au sein du groupe EDK, poursuit trois de ses employés accusés d’avoir subtilisé la somme de trois millions deux cent mille francs. A la barre, ces derniers contestent la dite somme. Le procureur a requis deux ans de prison dont six mois fermes.

Sarra Bourry Thiam, Issa Mballo et Pape Babacar Diagne sont des employés de l’entreprise EDK qui les accuse d’avoir subtilisé la somme de 3 millions 200 mille FCFA. A la barre, l’un des prévenus, à savoir Sarra Bourry Thiam n’a pas été tendre avec son employeur qu’il a traité de «négrier». « Je n’ai fait que trois mois dans l’entreprise. J’étais par la suite atteint de Covid 19 et interné dans un hôtel de la place. Après plusieurs semaines de convalescence, les médecins m’ont délivré un certificat médical. Durant tout le temps où je suis resté hospitalisé, j’étais en contact avec la direction qui m’a suggéré de penser d’abord à me remettre avant de penser boulot. A ma grande surprise, à la fin du mois, je constate le coeur gros que mon salaire a été coupé de plus de la moitié. Je me suis révolté, une fois après avoir repris le travail et j’ai volontairement décidé de me venger en refusant de verser les commandes d’un anniversaire qui était fêté dans le restaurant. Il s’agit de 80.000 francs » a-t-il reconnu à la barre.

Le deuxième employé, Issa Mballo, qui totalise plus de neuf ans de métier, a révélé que c’est lui même qui a fait remarquer à son jeune collègue Sarra Bourry Thiam qu’il lui devait plusieurs tickets de chawarmas, hamburgers dont il n’avait pas reversé les paiements. Pour toute réponse, ce dernier lui dira que tout l’argent de la commande d’anniversaire ira dans sa poche. C’est ainsi que le sieur Mballo lui a suggéré de ne pas tout prendre et de diviser la somme en trois parties. Quant au troisième larron, il a expliqué qu’il ignorait le montant la somme reçue car lorsque son collègue lui a rems l’argent, il l’a mis directement ans sa poche « J’ai considéré cela comme un pourboire. Je n’ai jamais su la provenance de l’argent. Il arrive que je descende avec vingt, trente ou cinquante mille de pourboire » s’est-il défendu.

Auparavant, Malick Ka, représentant la société EDK, avait expliqué le modus operandi des trois larrons. « Nous avions constaté depuis quelques temps que, dans l’équipe du soir, il y avait beaucoup de manquants de nos produits. On a eu par la suite des infos selon lesquelles certains travailleurs récupéraient les commandes sans répercuter les tickets au niveau de la caisse. De ce fait, lorsque la comptable fait ses états, il y a toujours des manquants car des produits sont sortis de la cuisine sans être comptabilisés. C’est comme cela que ces trois employés ont été épinglés après contrôle » a expliqué le sieur Malick Ka.

Me Pape Samba So de la partie civile a soutenu que les faits sont évidents et reconnus des prévenus. « Ils ont eu à soustraire des marchandises appartenant à la société Tefess (...) ils ont causé un préjudice énorme à la société. Pour la réparation, je demande d’allouer à mon client la somme de 3 millions 200 mille FCFA pour toutes causes de préjudices confondus » a-t-il plaidé. Le maitre des poursuites a expliqué qu’après des investigations, la société Tefess a intercepté un SMS dans lequel il y avait un listing des produits subtilisés ainsi que le dispatching de l’argent « (...) il y a eu réunion et entente qui se perçoivent dans la façon d’agir. Dans le contrat qui les lie à la société, les prévenus n’avaient pas le droit de prendre de l’argent. Je requiers de les déclarer tous coupables et de les condamner à deux ans de prison dont six mois fermes » a-t-il requis.

La défense assurée par Me Pape Mor Niang trouve «absurde» la somme réclamée en guise de dommages et intérêts par l’avocat de la partie civile. « Mon client dit qu’il a reçu de l’argent qu’il n’a pas reversé. Mballo savait que Sarra Bourry Thiam avait pris des produits et n’avait pas reversé l’argent. Ils se sont par la suite partagé la somme de 80.000 FCFA. On veut battre monnaie sur le dos de ces pauvres gens. Il n’y a pas eu d’entente préalable. Il y a quelqu’un qui a commis un fait et les autres étaient au courant mais ont refusé de le dénoncer. Je demande au tribunal de reconnaitre que mon client est coupable de vol simple et que les autres ne sont que des complices. Mon client présente des excuses car il n’a jamais eu maille à partir avec la justice ». L'affaire a été mise en délibéré le 04 décembre.

Le Témoin

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

11 - Avril - 2024

Agression au couteau à Bordeaux : deux morts, un blessé grave

Ce mercredi 10 avril, un homme armé d'un couteau a tué un trentenaire, et grièvement blessé une autre personne. Il a ensuite pris la fuite avant d'être abattu par...

11 - Avril - 2024

Etude: Une consommation importante de pastèque peut être dangereuse pour certaines personnes

Abuser de la pastèque peut être dangereux pour les personnes souffrant d’une maladie rénale chronique. Une étude de cas cliniques, publiée dans la revue...

09 - Avril - 2024

Affaire de la saisie de 3 tonnes de drogue : Le cerveau et propriétaire du navire arrêté

La Division opérationnelle de l’Office central de répression de l’enrichissement illicite (OCRTIS) frappe fort. L’affaire de la saisie de 3 tonnes de drogue...

09 - Avril - 2024

Saisie de billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA (source douanière)

La Brigade spéciale et de recherche des douanes (BSR) a saisi des billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA, a-t-on appris de source douanière. Dans un...

08 - Avril - 2024

LA CRISE EN CASAMANCE : UN DIALOGUE INCLUSIF S’IMPOSE POUR LE PROCESSUS DE PAIX (PAR AMADOU SYLLA)

Depuis son déclenchement en 1982, la crise en Casamance demeure l'un des problèmes les plus complexes pour le Sénégal. Malgré les nombreux efforts...