UN EXEMPLE A SUIVRE : QUELQUE 150 PERSONNES RASSEMBLEES CONTRE "L'EMPRISE" DE BOLLORE SUR EUROPE1
C’est une lutte syndicale qui pourrait galvaniser tous les citoyens qui militent pour l’émergence d’une presse libre et responsable au Sénégal. Elle défend un principe sacro-saint qui enseigne que les journalistes n’ont pas vocation à être au service des intérêts égoïstes de leur patron de presse. En France, quelque 150 personnes, pour la plupart journalistes, se sont rassemblées mercredi matin devant les locaux de la radio Europe 1 pour dénoncer "l'emprise croissante" du milliardaire Vincent Bolloré sur la radio du groupe Lagardère, vouée à se rapprocher de CNews au risque de devenir, selon les manifestants, un "média d'opinion".
Voix actuelles ou anciennes de la station, mais aussi confrères d'autres médias, syndicalistes ou défenseurs de la liberté de la presse ont répondu à l'appel de l'intersyndicale (SNJ-CGT-CFTC-FO) et de la société des rédacteurs (SDR) d'Europe 1, qui disent "s'inquiéter de l'emprise croissante de Vincent Bolloré dans les médias".
Ce rassemblement était organisé en marge de l'assemblée générale des actionnaires de Lagardère. Elle a entériné la transformation du groupe en société anonyme, mettant fin au pouvoir absolu d'Arnaud Lagardère au profit de son premier actionnaire, Vincent Bolloré, qui contrôle Vivendi et sa filiale Canal+, maison-mère de CNews.
Europe 1 est une "radio qui a toujours préféré l'information à la controverse", a fait valoir la journaliste Anne Sinclair, ancienne de la station, soucieuse "que cela perdure, surtout avant la présidentielle".
"Ce qui nous rassemble aujourd'hui, c'est une conception de l'information", une "éthique de responsabilité vis-à-vis de la société", a lancé à la foule Patrick Cohen, qui anime la tranche de la mi-journée sur Europe 1.
"Le modèle qui est en train de gagner", c'est celui qui cherche à créer "des fractures, à dresser une partie de la France contre l'autre, y compris par des appels à la haine" jugés "par les tribunaux", a-t-il déploré.
Le polémiste vedette de CNews, Eric Zemmour, a été condamné à plusieurs reprises pour provocation à la haine.
La « mobilisation ne s'arrête pas", a assuré Olivier Samain, délégué syndical SNJ, promettant d'"autres actions".
Avec Afp