UNIVERSITÉ DE ZIGUINCHOR: 1ÈRE ÉCOLE THÉMATIQUE SUR LA PROMOTION DE L’AGRICULTURE DURABLE FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

14 - Décembre - 2019

Les responsables du département d'Agroforesterie de l'Université de Ziguinchor sont conscients du danger que constitue les changements climatiques concernant l'agriculture. Ainsi, ils ont décidé de prendre les devants pour prévenir les conséquences néfastes de ce phénomène qui commence déjà à faire des dégâts en Casamance. C'est à cet que le complexe Amadou Tidiane Ba de l’Université de Ziguinchor a abrité pendant trois jours durant la 1ère École Thématique sur la Promotion de l’agriculture durable en vue de faire face aux changements climatiques. Une formation ouverte aux enseignants-chercheurs, aux professionnels de l’agriculture et aux étudiants qui se devaient de partager et enrichir les savoir-faire des acteurs scientifiques et non-scientifiques via un réseautage, de soutenir et de stimuler la réflexion autour des stratégies à mettre en place pour s'adapter aux changements climatiques, constatés de plus en plus sous les cieux.
Organisée sur une initiative du laboratoire d’Agroforesterie et d’Écologie de l’Université de Ziguinchor, cette première édition est portée par un consortium d’universités sénégalaises parmi lesquelles l’Université de Ziguinchor, l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, l'Université Gaston Berger de Saint-Louis et l'Université de Thiès et par l'Agence américaine pour le développement international (USAID).
Selon Siré Diédhiou, enseignante et chercheur au département de l'Agroforesterie de l'université de Ziguinchor, l'objectif de ce symposium qui a permis de mobiliser des enseignants-chercheurs et des experts du secteur agricole est de favoriser des échanges sur les recherches et pratiques agricoles face aux changements climatiques, d’informer et de sensibiliser sur les enjeux des changements climatiques que l'on constate d'année en année dans diverses régions du monde et marqués souvent par des désagréments énormes et notamment dans le secteur agricole. Pour elle, donc, cette rencontre de Ziguinchor n'est rien d'autre que l’expression d’une prise de conscience face aux enjeux de développement durable qui interpellent toutes les communautés du monde et notamment celles universitaires qui ont un grand rôle à jouer face à cette situation. C'est pourquoi Il s’est agi pour tous les participants de partager et d’enrichir les savoir-faire des acteurs scientifiques et non-scientifiques par le canal d'un réseautage, de soutenir et de stimuler la réflexion en vue d'élaborer des stratégies efficientes dans un contexte où l’agriculture durable fait face à trois défis majeurs, souligne t-elle. Ces défis sont la production de beaucoup de nourriture diversifiée et de qualité partout et pour tous, l’adaptation aux changements climatiques et de façon plus spécifique la circonscription, au niveau local, des méfaits de ces changements climatiques par la lutte contre la salinisation, l’acidification et l’ensablement des parcelles rizicoles ainsi que la perte de fertilité des sols, note t-elle.
''Selon la FAO, pour répondre à cette demande croissante, il va falloir augmenter la production agricole globale d’au moins 60%'', indique t-elle avant de noter que pour y parvenir, elle suggère la mise en place des systèmes plus efficaces qui utiliseraient moins de terre, moins d’eau et moins d’intrants chimiques en vue de produire plus de nourriture et ça de manière durable. Dans la même foulée, elle préconise à ce qu'on rende les systèmes alimentaires plus résilients dans la perspective de produire plus et d’accroître la durabilité des systèmes de production.
Sur un autre plan, Siré Diédhiou a évoqué l’accroissement démographique de la population mondiale qui, selon elle, pourrait atteindre la barre de 9 milliards de personnes d’ici à 2050. Aussi, elle affirme que cette donne impose de nouveaux comportements afin de faire face aux défis de développement durable. À ce sujet, elle lance un appel, l'élaboration d'une panoplie de stratégies, axées sur la diversification des ressources génétiques, la gestion de l’eau et des sols ainsi que l’agroforesterie.
Ibrahima Ndoye, éminent professeur en microbiologie à l'université Cheikh Anta Diop abonde dans le même sens indiquant qu’il faut beaucoup travailler pour faire face aux défis liés aux changements climatiques qui sont une réalité palpables.
''Des rencontres se font d’ailleurs un peu partout dans le monde, c’est dire qu’il y a beaucoup de choses à faire sinon notre planète risque de disparaître'' relève t-il, soulignant que les comportements des hommes sont les premières causes de cet état de fait.
À signaler que les effets liés aux changements climatiques commencent à causer de sérieux dégâts dans une zone comme la Casamance, région à vocation agricole. En fait les premières pluies qui étaient enregistrées, il y a vingt ans derrière, au début du mois de juin, commencent maintenant à la mi-août. Ce qui fait que la saison hivernale ne dure que deux mois et demi au lieu de cinq. Cela a été particulièrement observé cette année où les paysans n'ont commencé à semer que vers la fin de la deuxième décade d'août. Malheureusement, les pluies se sont arrêtées à la fin octobre, alors que la plupart des spéculations culturales n'étaient pas arrivées au stade de la maturation. Ainsi, plusieurs champs de spéculations à cycles relativement longs comme le maïs se sont asséchés faute de pluies.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)

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