VIOLENCE POLICIÈRE Une camerawoman de dakaractu sauvagement agressée par la police

29 - Septembre - 2020

"Nous avons appris avec consternation et indignation que la camerawoman Adja Ndiaye de Dakaractu a été sauvagement bastonnée par la Police ce lundi 28 septembre à Dakar.

L'équipe de Dakaractu comme d'autres médias, étaient au niveau de la direction de la Police sise au quartier de la Medina, pour couvrir l'affaire de l'activiste Dj Malick qui répondait ce lundi à une convocation de la brigade en chargé de la Cybercriminalité. 
Des premiers témoignages recueillis par le Synpics, il apparaît que c'est suite à l'adresse de Fatima Mbengue du mouvement Frapp France Dégage, que les policiers sont venus encadrer les journalistes, leur intimant l'ordre de quitter les alentours de la Direction Générale de la Police.

Sur ce, la presse obtempère et se déplace au niveau de la Place du Souvenir africain, afin de recueillir la déclaration de Dj Malick du mouvement "Luttons contre l'indiscipline des sénégalais", une page Facebook qui alerte sur certaines dérives notées dans l'espace public local.
C'est au moment où les journalistes avaient en face d'eux Dj Malick, que la police revient à la charge, et s'adressant au groupe qui s'était formé, leur interdit tout rassemblement sur la voie publique.
Alors que les journalistes remballent leur matériel, un élément du Gmi prend en apparté la Camerawoman de Dakaractu, et lui administre un violent coup avant de la pousser à terre. Celle ci, perdant du coup sa caméra fortement endommagée, se rebelle avant de se faire arrêter par toute la meute d'agents de police présents sur les lieux. 
Mise dans le panier à salade, elle sera selon les témoignages de plusieurs journalistes présents, menottée, bastonnée, insultée par la nuée d'agents aidée par un ASP (Agent de sécurité public non détenteur du droit d'usage de la violence) comme une malpropre. 
Non content de ce forfait, les agents de police vont arrêter tous ceux qui avaient exhibé leur téléphone pour filmer l'incident et vont les sommer un à un de supprimer les captures et vidéos.
Il s’agit là de plusieurs violations indignes d'un pays comme le Sénégal, qui plus est, surviennent ce 28 septembre, Journée Mondiale de l'accès à l'information.
En interdisant aux journalistes de faire leur travail sur la devanture de la direction de la Police, les agents ont fauté par excès de zèle et ont de ce fait, porté atteinte à la liberté de presse et à celle d'expression. 
En leur interdisant une seconde fois, sur la place du Souvenir Africain de tendre leur micro, ils ont consacré une deuxième violation des droits les plus fondamentaux en plus de la liberté d'aller et de venir que consacrent toutes les lois et traités du monde. 
Enfin, en agressant physiquement une camerawoman, une femme, au point de lui occasionner des blessures que les examens médicaux ne tarderont pas à révéler, la Police Sénégalaise par certains de ses éléments, vient une nouvelle fois de porter un sérieux coup aux libertés que consacrent notre régime démocratique. 
Last but not least, en torturant notre consoeur Adja Ndiaye puis en usant de la menace pour faire effacer les vidéos des témoins, les agents ont une nouvelle fois porté une atteinte grave aux principes qui font du Sénégal, un pays de libertés. 
Face à cette situation, le Synpics qui a informé aussi bien le Directeur de la Sécurité Publique que le ministre de l'intérieur, condamne avec toute la rigueur qui sied ces actes dignes d'une dictature. 
Se préoccupant d'abord de l'état de la victime de ces actes barbares, le Synpics suit avec une attention stressante l'évolution de son état de santé et prend pour responsable l'Etat du Sénégal de tout ce qui pourrait arriver à Adja Ndiaye.
Notre consoeur, actuellement hospitalisée dans une clinique de la place est la énième femme de médias, victime cette année de l'exagération de forces de police.
Le Syndicat lui marque sa solidarité totale et entière et donnera avec elle toute suite judiciaire appropriée à cette affaire. 
Nous rappelons aux forces de l'ordre que le pouvoir de coercition, au besoin, qui leur est accordé au point qu'elles peuvent user d'une violence légitime pour maintenir l'ordre, découle de la loi. 
Qu'il ne saurait être question dans une République que le port d'une tenue, soit transformé en un permis de matraquer ou d'humilier en toute impunité en usant de la violence et se couvrant du statut d'agent public de sécurité. 
La récurrence des actes d'agression contre des journalistes (Touba durant le Covid, Place de L'indépendance, marche de Guy Marius Sagna sur le Boulevard de la République) ne nous fait pas mériter notre place dans le top 50 des pays les mieux classés en matière de liberté de presse. 
La police doit, comme récemment au Quai de pêche de Mbour, déployer toutes ses ressources pour protéger les citoyens, dont les journalistes, et non les violenter gratuitement.
Le secrétaire général du Synpics".

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

09 - Avril - 2024

Saisie de billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA (source douanière)

La Brigade spéciale et de recherche des douanes (BSR) a saisi des billets noirs d’une contrevaleur de 314 826 036 francs CFA, a-t-on appris de source douanière. Dans un...

08 - Avril - 2024

LA CRISE EN CASAMANCE : UN DIALOGUE INCLUSIF S’IMPOSE POUR LE PROCESSUS DE PAIX (PAR AMADOU SYLLA)

Depuis son déclenchement en 1982, la crise en Casamance demeure l'un des problèmes les plus complexes pour le Sénégal. Malgré les nombreux efforts...

05 - Avril - 2024

Justice : Le Président Diomaye déchire le décret des dernières nominations de Macky Sall

Une information du journaliste Madiambal Diagne. Le directeur de Publication du Quotidien renseigne que le président Bassirou Diomaye Faye a annulé les dernières nominations...

05 - Avril - 2024

Indemnité d’ancien président : Le Sénégal va payer à Macky Sall 5 millions de FCFA par mois soit plus de 100 millions de FCFA par an

Macky Sall a bien préparé son départ. L’ancien Président de la République va bénéficier pleinement des avantages des indemnités...

04 - Avril - 2024

Vers de larges concertations sur le système politico -institutionnel et judiciaire

Le chef de l’Etat a annoncé, mercredi vouloir convoquer de larges concertations avec la classe politique et la société civile sur le système politico...