Yannick Noah sur le racisme dans le sport : "À chaque fois que ça m'est arrivé, j'avais plutôt envie de rigoler"

21 - Septembre - 2019

Faut-il interrompre les matches de football lorsque des insultes racistes ou homophobes se font entendre dans les stades ? Alors que le débat agite le monde sportif et politique depuis plusieurs semaines, Yannick Noah y voit "un point de départ". Invité de l'émission Face aux auditeurs, diffusée dimanche soir sur Europe 1, l'ancien champion de tennis évoque ses propres souvenirs et un problème qu'il estime plus global.

"Ce n'est pas un problème qui vient du football"
"Vous comprenez bien que ces gens qui disent des conneries, ils repartent dans la rue après", explique Yannick Noah. "On est dans une ville de 10 millions de personnes, et puis il y a 50.000 personnes (dans le stade, ndlr) dont une centaine qui disent n'importe quoi.... Là, on parle de la société. Ce n'est pas un problème qui vient du football, ce n'est pas un problème qui vient du sport. Que les solutions partent de là c'est très bien, mais il faudrait qu'il y ait des relais après."

 

Et le champion de raconter sa propre expérience du racisme dans le sport : "Mon premier match professionnel, je l'ai joué à Johannesbourg (en Afrique du Sud, ndlr) pendant l'Apartheid, donc j'étais mal barré (...) Et puis en Alabama, (...) il y avait des chauffeurs qui ne voulaient pas me prendre parce que j'étais un joueur de couleur. Alors j'appelais maman et je lui disais : 'Tu sais quoi, ici je suis noir'. Elle disait : 'Ah bon, mais tu leur as dis que tu étais né à Sedan ?'"

"On a plutôt essayé de rigoler et de trouver des solutions"
"J'ai eu la chance d'avoir une éducation où on a plutôt essayé de rigoler et de trouver des solutions", sourit Yannick Noah. "Tout dépend de la façon dont tu le perçois. Moi, à chaque fois que ça m'est arrivé, j'avais plutôt envie de rigoler. Je regardais la tronche du mec et je disais : 'tu as vu la tronche que t'as ? Mais de quoi tu parles mec ! Si je peux faire quelque chose pour toi je suis prêt à t'aider, viens on va boire une bière je vais te calmer.' (...) Il m'est arrivé de faire ça et c'était très enrichissant, parce que normalement je le retourne. Normalement, il change d'avis à la fin. Il dit : 'non, c'était pas un vrai singe'."

E1

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

12 - Janvier - 2024

CAN 2024: Les obligations à remplir pour entrer sur le territoire ivoirien

Les personnes qui veulent se rendre en Côte d’Ivoire pour suivre la CAN devront se faire vacciner contre la fièvre jaune et se munir de leur carnet de vaccination. Ce rappel a...

08 - Janvier - 2024

CAN 2023: Deux gros forfaits dans les rangs des lions

Coup dur pour Aliou Cissé. Le sélectionneur du Sénégal devra se passer de deux des 27 Lions qu’il a convoqués pour la CAN (Côte d’Ivoire, 13...

08 - Janvier - 2024

L'ANCIEN INTERNATIONAL ALLEMAND FRANZ BECKENBAUER EST MORT A 78 ANS

Le Kaiser n'est plus. À 78 ans, l'ancien défenseur de l'équipe d'Allemagne s'est éteint dimanche, a-t-on appris ce lundi. L'état de Franz Beckenbauer, affaibli...

05 - Janvier - 2024

Open press de l’équipe nationale du Sénégal : Aliou Cissé ouvre la tanière, les Lions se lâchent

Dans la dynamique de raffermissement des liens avec la presse sénégalaise, le sélectionneur national, Aliou Cissé a encore posé un acte inédit. Un...

05 - Janvier - 2024

L'éminent journaliste sportif français rend hommage à Marius Trésor ancien capitaine de l'équipe de France

Marius, que de bons souvenirs avec toi ! On fait connaissance à Ajaccio en 1971. Tu arrives de la Juventus de Sainte-Anne en Guadeloupe. Tu joues avec Claude Le Roy, Robert Buigues,...