Zambie: la prison pour les détenteurs de poupées... sexuelles
« Fabriquer, importer, posséder ou utiliser de tels objets obscènes constitue une infraction aux termes de l'article 177 du Chapitre 87.» Le chef de la police Kakoma Kangagaja a lancé fin février 2018 une mise en garde publique en rappelant que les contrevenants encourent jusqu’à 5 ans d’emprisonnement.
Une affaire d’Etat
Depuis plusieurs semaines, la question des poupées sexuelles agite la Zambie, une «nation chrétienne», selon la Constitution. Godfridah Sumaili, la ministre chargée des Affaires religieuses de ce pays très conservateur a officiellement annoncé l’interdiction de l’utilisation de ces objets «diaboliques».
«La Bible dit que le corps de l'homme appartient à la femme et le corps de la femme appartient à l'homme, donc chaque fois que la femme réclame, l'homme devrait être disponible, chaque fois que le mari demande, la femme devrait être disponible», a-t-elle expliqué, selon Zambian Eye.
Le «non» de l’opposition
L’interdiction des poupées sexuelles «obscènes» acceptée par de nombreux Zambiens a néanmoins suscité la polémique dans le pays. Le dirigeant de l’opposition y voit une atteinte à la liberté individuelle. «La ministre essaie d’imposer ses valeurs personnelles au reste de nos citoyens. Ce qui est une violation de la Bible et de notre constitution républicaine qui encourage et protège le droit d’un individu à exercer son libre arbitre», souligne Sean Tembo repris par News Diggers.
Tout le monde en parle
L’«affaire» des poupées sexuelles ne laisse personne indifférent. Les politiques, la presse et les Zambiens s’expriment et débattent sur le sujet.
Et pour dénoncer l'interdicton et les sévères sanctions prévues, un jeune Zambien de 27 ans a posté sur sa page Facebook des photos de sa poupée en vantant ses mérites. «Elle est romantique et a les compétences que je recherche». Il semble même prêt à prendre tous les risques pour garder sa belle qui ne semble pas près de le contrarier.