ZIGUINCHOR : DES ÉTUDIANTS BISSAU-GUINEENS DEMANDENT AU FUTUR PRÉSIDENT DE RELEVER LE NIVEAU DE L’ÉDUCATION ET DE LA SANTÉ

22 - Novembre - 2019

L’élection présidentielle prévue ce dimanche en Guinée-Bissau, est, actuellement, le principal sujet qui alimente les débats chez les étudiants bissau-guinéens à Ziguinchor où vit une forte communauté de ce pays et notamment des étudiants, venus suivre des formations professionnelles dans des instituts privés de la région. Et unanimement, ces jeunes étudiants comme Yaya Dabo Junior, étudiant en finances comptable à l’Université catholique de l’Afrique de l’ouest de Ziguinchor, veulent que leur futur président essale de relever le niveau de l’éducation et de la santé du pays qu’ils jugent très moribonds.
‘’J’espère un changement au niveau de l’éducation principalement et la santé aussi avec le futur président qui sera élu parce que ce sont ces choses qui font qu’un pays se développe. Ce sont les deux aspects qu’on peut toucher pour développer un pays et ces deux secteurs que j’ai mentionnés sont faibles en Guinée-Bissau’’, a-t-il confié avant de préciser que ces deux secteurs souffrent de manque d’équipements adéquats, de grèves répétées et des retards de salaires qui sont souvent source de démotivation.
‘’En Guinée-Bissau, il y a beaucoup de grèves dans le secteur de la santé, les médecins font beaucoup de grèves et le matériel de travail n’existe pas dans les structures de santé ou ceux qui existent sont vétustes. Pour l’éducation, les enseignants ont des compétences mais ils n’ont d’esprits pour enseigner parce que les salaires tombent tardivement, donc ils ne peuvent pas survenir à leurs besoins. Cette situation les décourage’’, souligne t-il.
Même son de cloche chez Benjamin Paolo Thiora de la même université qui préconise de nouvelles réformes dans le secteur de l’éducation en Guinée-Bissau pour permettre à la jeunesse du pays de se former sur place. Il note que le niveau de l’éducation y est très faible.
‘’Il faut que le niveau de l’éducation soit renforcé chez nous en Guinée-Bissau pour permettre de se former sur place. Actuellement, le niveau est très faible, donc nous sommes obligés d’aller se former à l’étranger’’, mentionne t-il.
En plus du niveau de l’éducation et de la santé qu’il faut élever, Pipito Ampakay Diatta, un autre étudiant en finances comptable à l’Université catholique de l’Afrique de l’ouest, demande l’éradication de la corruption qui, selon lui, gangrène le développement du pays.
‘’On espère avoir un bon président qui va choisir un ministre des Finances qui va faire avancer notre économie. Parce que si vous regardez bien, en Guinée-Bissau, il y a la corruption là-bas, les gens mangent l’argent du peuple. La justice ne fonctionne pas bien et pour qu’un pays se développe, il faut que la justice fonctionne’’, confie t-il. Lui aussi, relève que le secteur de l’éducation de la Guinée-Bissau est par terre, donc il urge de s’y pencher pour permettre aux jeunes du pays de se former sur place. A son avis, c’est très difficile, pour eux, de venir se former ici en Casamance parce qu’étant loin de leurs familles.
Par contre d’autres Bissau-guinéens qui vivent en Casamance comme Michel Corréa disent qu’ils iront voter mais ils ne connaissent pas les candidats en compétition.
‘’Je m’appelle Michel Corréa, je suis citoyen de la Guinée-Bissau, j’habite ici au Sénégal. Je vais voter mais je ne connais pas les candidats. Ça va être difficile mais je vais voter parce que je vis certes au Sénégal mais je suis bissau-guinéen’’, a-t-il laissé entendre demandant au futur président de son pays de mettre en place une politique qui permet aux jeunes de trouver du travail. A ce sujet, il souligne que trop de jeunes bissau-guinéens se trouvent dans le chômage et qu’ils se voient obligés prendre le chemin de l’exil.
Au niveau du Consulat de Guinée-Bissau à Ziguinchor, le consul général, Orlando Sambou assure que tout est fin prêt pour permettre à ses concitoyens qui vivent ici de voter.
‘’Tout est prêt, on va voter le dimanche 24 novembre. Et comme d’habitude, en Casamance, il y aura trois bureaux de vote ; un ici au consulat et deux à Tilène (un quartier populaire de Ziguinchor)’’, a-t-il assuré.
A signaler que l’élection présidentielle bissau-guinéenne de ce dimanche opposera douze candidats et cela risque de se jouer entre le président sortant José Mario Vaz, candidat indépendant, Domingos Simoes Preira ancien premier ministre et leader du PAIGC, le parti historique qui a mené le pays à l’indépendance et l’ancien premier ministre Umaro Sissoco Embalo du Madem G-15, créé par des dissidents du PAIGC.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)

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