Action ! Réaction ! Prévention !

16 - Août - 2019

Pensées pieuses au commandant Tamsir Sané et à tous les éléments des forces de l’ordre du pays qui ont donné leur vie pour notre sécurité. Comme chaque chose à son temps après les réactions, les prières, prenons prétexte de ce drame pour reparler de cette problématique sécuritaire qui nous préoccupe tous. Tellement les meurtres alimentent de nos jours, les pages des faits divers de la presse nationale.
Notre conviction est que tous les sénégalais au premier chef, les chargés de notre sécurité sont conscients du niveau de banditisme sur l’ensemble du territoire national. Les erreurs d’appréciation ne manquent pas comme c’est le cas dans cette affaire. Dans un premier temps le commandant et certains de ses hommes ne sont pas allés sur le terrain avec l’armement adéquat. Le commandant a été touché, ses hommes blessés, le vigile qui avait alerté, raconte que c’est l’un des gendarmes qui est revenu au poste en criant « sortez les armes, le commandant a été touché ». Devant des bandits armés jusqu’aux dents et décidés à faire mal pour emporter le butin, une erreur d’appréciation peut-être tragique.
Le développement de cette affaire avec la réaction du chef de l’Etat en Conseil des ministres demandant « aux ministres de l’Intérieur et des Forces Armées de prendre des dispositions afin de retrouver, dans les meilleurs délais, les auteurs de cet acte qui seront punis conformément à la loi », montre pourtant que la peur peut changer de camp et pour de bon. En effet juste après une semaine, les présumés coupables sont arrêtés. Nous osons espérer que ce n’est pas parce qu’il s’agit de la gendarmerie, que tout est allé très vite. Cette réaction doit-être de mise à chaque fois qu’un citoyen est attaqué, le boutiquier de mon quartier comme le député résidant à Dakar ou ailleurs au Sénégal. Si les bandits sont conscients qu’en commettant un forfait à 6heures du matin, ils risquent d’être pris avant 12heures, ils vont bien réfléchir avant de passer à l’acte. Les forces de l’ordre doivent être visibles davantage dans nos rues et quartiers et établir la confiance avec la population. D’ailleurs, le chef de l’Etat parle « d’œuvrer en synergie avec les populations pour une maîtrise du renseignement territorial et une efficacité soutenue des actions de sécurisation ». La proximité de la Police et de la Gendarmerie ne doit pas seulement se limiter à des bâtiments inaugurés au cœur de nos habitations. Cela doit nous procurer assurance et sentiment de sécurité. Les faits d’armes des hommes qui les animent ne doivent plus être des mesures du niveau de la corruption au Sénégal.
Mais, nous avons l’habitude de constater que le discours de l’autorité est juste une réaction face à l’inquiétude de la population, après plus rien. Au début de l’année 2017, « face à la recrudescence des meurtres, agressions et braquages, le Chef de l’Etat, Macky Sall, avait invité le Gouvernement en Conseil des ministres à mettre en place un Plan national consensuel de lutte contre l’insécurité ». Au début de l’année 2019, «le chef de l’État avait profité, de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres pour annoncer la tenue d’un Conseil présidentiel sur la sécurité des personnes et des biens pour ce mois d’août ». Et durant ce mois d’août en question, on parle encore de la même chose après le meurtre du commandant Tamsir Sané.
Il est temps de passer aux actes pour nous sortir de cette torpeur que nous cherchons à noyer dans nos prières de tous les jours. Dieu ne fera pas à notre place ce que nous devons faire par nous-mêmes, surtout ceux qui ont la chance de gouverner.

NDIAGA DIOUF
Journaliste

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