ALIOU SALL: «J’AI ENVIE DE PARLER, MAIS JE NE PEUX PAS»
Aliou Sall a été entendu, hier, par le Doyen des Juges d’Instruction dans le fond de l’affaire Pétro-Tim. Une affaire dans laquelle le frère du président de la République est mis en cause par la chaine britannique «BBC». Après son face-à-face avec le juge du premier cabinet, le maire de Guédiawaye s’est montré laconique.
Principal mis en cause dans l’affaire Petro-Tim éventée par la chaine britannique «BBC», Aliou Sall a déféré hier à sa convocation devant le Doyen Juge d’Instruction (Dji). C’est exactement à 12 heures 46 minutes que le maire de Guédiawaye a franchi l’entrée du Palais de Justice. Emmitouflé dans un boubou traditionnel de couleur blanche, le frère du président de la République est arrivé à bord d’une Mercedes bleue de nuit. Quand il entrait dans le bureau du juge d’instruction, il était 13 heures 11 minutes. Il n’y est ressorti qu’à 15h58mn.
Assailli par la presse à sa sortie de l’audition, le maire de Guédiawaye a tenu à jouer aux stars. C’est à peine s’il a répondu aux questions des journalistes. «Que voulez-vous que je vous dise ?
Souhaiteriez vous que je retourne au bureau du juge ?», rétorque-t-il dans un premier temps. Face à l’insistance des journalistes, il a lâché quelques mots, mais pour ne rien dire en fait. «On ne peut pas évoquer les dossiers qui sont en instruction. J’aimerai bien le faire, mais je ne peux pas. Je donne ma langue au chat», a-t-il lâché avant de s’engouffrer dans sa rutilante voiture.
A noter que cette audition de Aliou Sall entre dans le cadre du traitement judiciaire du scandale «à 10 milliards de dollars» révélé par la Bbc. Le maire de Guédiawaye est accusé d’avoir touché des pots de vin lors de la cession des blocs pétroliers et gaziers. Suite au développement de cette affaire, il avait fini par quitter son poste de Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).
En effet, dans le dossier PétroTim, le procureur de la République avait lancé un appel à témoins, suite à la diffusion de l’enquête de la chaîne britannique. La Division des Investigations Criminelles (Dic) a bouclé son enquête et transmis le dossier au procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye. Ce dernier a envoyé le rapport au Doyen des juges pour l’ouverture d’une information judiciaire. Le magistrat instructeur a démarré ses auditions. Et les 26 témoins qui ont eu à défiler devant la Dic devront tous repasser face au Dji.
L'As