Appel de Genève pour la paix et la démocratie au Sénégal

15 - Février - 2024

Le report de l’élection présidentielle met en danger la robuste stabilité démocratique du Sénégal et des mesures de confiance sont urgentes pour rétablir la paix et l’Etat de droit, écrit un groupe de personnalités sénégalaises de Genève, dont le journaliste et initiateur du «Gingembre littéraire» Ndoye El Hadji Gorgui Wade.

L’interruption du processus électoral, le report de l’élection présidentielle – avec son corollaire, la prolongation du mandat présidentiel en cours –, sans consultation préalable des acteurs politiques, ont plongé le Sénégal, connu pour sa stabilité et sa vitalité démocratique, dans un climat politique et socio-économique délétère sans précédent. L’image de notre pays se craquelle. Les appels à l’ordre des organisations sous-régionales, régionales et internationales montrent aussi, au-delà de la gravité de la situation politique, la place qu’occupe le Sénégal dans le concert des nations. Si les différents acteurs concernés ne font pas les pas nécessaires, et dans le respect de notre Constitution et de la longue tradition de dialogue et de pardon de notre nation, des sanctions ciblées vont suivre, qui pourraient avoir un impact négatif pour notre pays et notamment entraîner le discrédit permanent de nos leaders politiques.

C’est pourquoi nous, un groupe de leaders d’opinion de la diaspora sénégalaise en Suisse – enseignants, fonctionnaires internationaux, journalistes – réunis à Genève, le lundi 12 février 2024, exprimons notre vive inquiétude et appelons les autorités et les acteurs politiques à privilégier la recherche de solutions pacifiques consensuelles dans le respect de la Constitution et du calendrier électoral, pour créer les conditions de la tenue d’un scrutin transparent, crédible et inclusif le plus rapidement possible.

Pour garantir un climat politique et social apaisé, nous appelons à la mise en œuvre rapide de mesures de confiance notamment par:

La recherche de solutions pacifiques consensuelles, dans le respect de la Constitution et du calendrier électoral, pour créer les conditions de la tenue d’un scrutin transparent et crédible.
L’ouverture de l’espace démocratique, pour un exercice sans entraves des droits et libertés fondamentaux, en particulier la liberté de manifester pacifiquement, le droit à la liberté d’expression et la liberté de la presse.
La libération de toutes les personnes détenues en lien avec les manifestations de mars 2021 à février 2024.
L’ouverture d’une enquête transparente et diligente qui situe les responsabilités sur la mort des manifestants y compris ceux de février.
L’indemnisation des familles des victimes de ces manifestations.
L’abstention de tout recours à l’usage disproportionné et injustifié de la force par les forces de défense et de sécurité, et l’adoption de la stratégie «zéro mort» telle que mise en œuvre par toutes les forces de sécurité modernes.
L’engagement des acteurs politiques et de la société civile à lancer des appels à manifester pacifiquement et condamner toute action de violence, de dégradation d’infrastructures et des biens publics ou privés.
Nous lançons un appel à toutes les composantes de la Nation à un sursaut d’Honneur pour promouvoir le pardon et la réconciliation dans la vérité et la justice, afin de retrouver les bases solides d’un vivre ensemble paisible et conduisant au développement et l’Etat de droit, aspirations profondes du peuple sénégalais.

Cet appel provient d’un groupe de personnalités sénégalaises de Genève, dont le journaliste et initiateur du «Gingembre littéraire» Ndoye El Hadji Gorgui Wade

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