Après Baldé, Guirassy et Samuel visés par Macky

03 - Décembre - 2018

L’investiture du candidat Macky Sall en grande pompe ce samedi a été l’occasion choisie pour ‘’exhiber’’ le gros poisson Abdoulaye Baldé, pêché dans les eaux troubles de la transhumance par le régime qui a le souci de combler le gap lui permettant de gagner au premier tour.

Après un sondage, Macky s’est rendu compte que tout Benno Bokk Yakaar réuni ne pèse pas plus de 35% des suffrages, ce qui, d’emblée, le projette vers un second tour peu incertain.

Alors, il s’est fait comme devoir de ‘’débaucher’’ des leaders politiques dans la perspective de coopter leurs électorats, étant entendu que les militants ont tendance à suivre aveuglément leurs mentors.

Un travail de rapprochement a été entamé avec méthode et efficacité. Le leader des centristes du Sénégal a longtemps résisté avant de succomber. Il avait même décliné l’offre alléchante du poste de président du Conseil économique social et environnemental (CESE).

Aujourd’hui, on le sent d’ailleurs très mal à l’aise dans ses nouveaux habits.

Alors, le pouvoir continue son travail de proximité. Samuel Sarr, Moustapha Guirassy, le président du parti des Sénégalais unis pour le développement (Sud), deux candidats à la présidentielle, sont démarchés.

Le souci, c’est de ceinturer le vote hostile de l’axe Dakar-Thiès-Touba avec un vote favorable de l’axe Kaolack-Fatick-Casamance-Kédougou.

Et s’agissant du Nord, Ahmet Fall Braya n’échappe pas à la politique de séduction ainsi qu’Aïssata Tall Sall.

Le souci, ici, c’est de faire basculer Saint-Louis et Podor en renforcement de Matam et du Fouta tout entier considéré comme acquis.

Le travail continue à ce propos et d’autres défections sont attendues dans les prochains jours. L’opposition n’étant pas à sa dernière surprise.

Cheikh Tidiane Gadio qui est aussi assez bien présent dans le Fouta acquis aujourd’hui à la cause de Macky, le pouvoir est en train de dérouler, petit à petit, son programme pour combler un gap évalué à 15% de l’électorat.

Parallèlement, il faudra travailler à affaiblir l’opposition dans leurs bastions de Thiès, Touba, Dakar, considérés comme les plus radicaux.

Moussa Sy ayant rejoint Ahmadou Bâ aux Parcelles Assainies, il y a moins de soucis à ce niveau avec Abdoulaye Diouf Sarr à Yoff, Samba Bathily à Ouakam et un parterre de caciques du régime au Plateau aux côtés d’alliés comme Alioune Ndoye du Parti socialiste (PS).

C’est un travail méticuleux qui semble avoir été murement réfléchi. A ce propos, le cabinet de communication qui travaille pour le régime semble n’avoir pas perdu du temps.

Cependant, même si le déroulement de cette stratégie est important, il n’en demeure pas moins que le parti politique le plus puissant au Sénégal, c’est celui de ceux qui n’ont guère de parti.

Cette masse muette des citoyens, inconnue des partis et mouvements politiques, va faire la différence. C’est elle qui avait élu Macky Sall en 2012 alors que personne ne l’attendait, ce sera elle qui va élire le prochain président, contre vents et marées.

Il est important alors que dans le déroulement de leurs stratégies de lutte politique, que les pouvoirs en place privilégient la satisfaction des besoins de populations. Surtout s’il s’agit de besoins primaires comme manger, se soigner, loger, boire, s’instruire, etc.

C’est cela qui explique, en partie, le ‘’phénomène Sonko’’ qui doit être compris comme l’expression de la frustration de bon nombre de Sénégalais par rapport à des promesses de ruptures liées à la malgouvernance. La survivance de vieux réflexes anti-démocratiques, de gaspillage et d’erreur sur la définition des priorités peut amener certains citoyens à tourner le dos au régime.

Tous ces leaders qui transhument n’auront jamais emporté, mathématiquement, l’ensemble de leurs partisans. Un certain nombre va leur tourner le dos. Et pour cause ! Ils vont se sentir trahis, déçus et pourraient sanctionner le pouvoir.

Alors, certes ; les leaders d’opinion sont importants, mais la masse l’est aussi. En conséquence, autant essayer de tout faire pour respecter ses promesses électorales. Du moins dans la mesure du possible.

REWMI QUOTIDIEN

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