Assane Diouf présente ses excuses mais ne promet pas d’arrêter les insultes
Le procès d’Assane Diouf encore appelé "l’insulteur public numéro 1", entamé depuis jeudi, se poursuit ce vendredi devant la Chambre correctionnelle du tribunal de Grande instance de Dakar. Après avoir soulevé les exceptions hier, les avocats se sont penchés ce matin, sur le débat de fonds.
Poursuivi pour les faits de rébellion, outrage à agents, appel à un attroupement armé, injures publiques par le biais d’un système informatique et offense au chef de l’État, le prévenu n’a pas nié les faits qui lui sont reprochés, devant la barre.
« Le président avait dit que l’heure est grave. Mais, l’heure est aussi grave pour moi. Je m’excuse pour les insultes que j’ai eu à prononcer », a déclaré Assane Diouf.
Mais quand le juge lui demande: quand est-ce que vous allez arrêter d’insulter ? Assane Diouf de répondre : « Tant que togne diéxoul, xéx dou diex (tant que les offenses des autres ne s’arrêteront pas, je n’arrêterai pas les insultes ».
Le ministère public, dans son réquisitoire, a évoqué l’infraction relative à l’attroupement (l’article 250 du code pénal), le délit de rébellion, et outrage à agent. Il a, à cet effet, demandé la peine de 2 ans et 8 mois ferme contre « l’insulteur public numéro 1 ».
« Monsieur le juge, il a incité les jeunes à prendre les armes. Ces individus sont des dangers pour la République. Il ne faut pas jouer avec de tels agissements. Je requiers pour la répression de la condamné à 2 ans et 8mois ferme », a demandé le Procureur.
La défense dit avoir du mal à comprendre le pourquoi des gens comme le député Doungouro Sow, Moustapha Cissé Lo, le directeur du journal Le Soleil, Yakham Mbaye, qui ont insulté, n’ont pas été poursuivis. « C’est parce qu’ils sont avec le pouvoir », a pesté la défense qui évoque la non articulation de l’infraction relative à l’attroupement armé (article 250 du code pénal).
Par conséquent, elle a demandé une liberté provisoire pour Assane Diouf. Avant de plaider la relaxe pure et simple pour leur client.
Le juge qui a d’abord rejeté la demande de liberté provisoire, a donné rendez-vous le 28 janvier prochain pour le délibéré.