Casamance: Les îles Bliss crée un festival pour attirer les touristes
Les populations des îles Bliss, situées non loin de l'embouchure du fleuve Casamance, au sud du Sénégal, ont tenu ce week-end la deuxième édition d'un des plus grands festivals culturels de la Casamance, appelé ''Festival des ïles du Bliss Casa'' pour faire la promotion touristique de leur contrée. Cette édition qui s'est déroulée dans l'île de Niomoune avait pour thème ''développement durable, gestion environnementale'', a vu les habitants de cet archipel de la Casamance sortir tout leur arsenal culturel pour communier avec les nombreux visiteurs qui s'étaient déplacés pour assister à ce grand rendez-vous. Danses des masques, des feuilles, des récoltes et celles de la lutte traditionnelle, tout était au rendez-vous pour égayer les foules.
Selon Maurice Badji, un des organisateurs du festival, l'objectif, c'est de vendre la destination des îles de la Casamance et particulièrement celles de l'archipel du Bliss qui regorgent d'un très grand potentiel sur le plan du tourisme. Parmi ces atouts, il cite les jolis paysages, les danses traditionnelles, la lutte, l'architecture des habitats ou les cérémonies de retraite dans la forêt. ''Nous voulons que nos îles soient une destination des touristes, ils viennent très nombreux en Casamance, mais ils se limitent dans des localités comme Cap-Skring, à Ziguinchor, Kaffountine et dans d'autres villages de la région. Nous voulons qu'ils viennent ici aussi car nous avons beaucoup de choses à leur montrer. Il y a les danses traditionnelles, la lutte ou certains monuments traditionnels ou l'architecture de nos habitations'', a t-il indiqué.
Ces insulaires ont mis à profit cette grande rencontre pour évoquer leurs difficultés quotidiennes. À ce sujet, Maurice Badji souligne que l'un des plus grands problèmes des habitants de ces îles, c'est l'enclavement. Il n'y a que des pirogues de fortune pour rallier les grandes agglomérations de la région comme Ziguinchor et la rotation de ces pirogues n'est pas quotidienne donc en cas d'urgence, les gens sont bloqués, relève t-il. Ces difficultés pour se déplacer font que beaucoup d'enfants nés dans ces îles sont sans extrait de naissance car il faut se déplacer jusqu'à Kaffountine, le chef lieu de leur commune et pour y aller il faut faire deux jours et débourser au minimum 10 000f, renseigne t-il. Pour résoudre ce problème, il demande au gouvernement de créer un centre secondaire d'état civil au niveau des îles.
Le second problème est lié à l'accès d'eau potable qui est introuvable dans ces îles, fait-il remarquer, soulignant que les habitants utilisent des eaux de pluies stockées dans de grandes réserves (des cuvettes construites à l'aide du ciment) ou des eaux de mares.
À noter que la Casamance dispose d'un grand nombre d'îles qui sont culturellement très riches, des îles qui ne sont ni totalement marines. Elles sont la plupart des cas séparées de la terre ferme par des affluents du fleuve Casamance. Les pratiques ancestrales y sont très vivaces encore et les paysages très luxuriants. Ce qui constitue de gros atouts pour le tourisme de découverte. Mais, aucune politique n'a été initiée pour y développer des activités touristiques.
Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)