CASAMANCE: LES POPULATIONS DE LA COMMUNE DE DJIBANAR DEMANDENT LA RÉOUVERTURE DU POSTE MILITAIRE DE SALIOTE SITUÉ À LA FRONTIÈRE BISSAU-GUINÉENNE

Les populations de la commune rurale de Djibanar regroupant une vingtaine de villages, en Casamance, à une soixantaine de kilomètres à l'est de Ziguinchor, ont effectué une marche le mardi pour exiger de l'Etat du Sénégal la restauration du poste militaire dans le village frontalier de Saliote. Ce village qui se situe à quelques encablures de la frontière bissau-guinéenne est souvent la porte d'entrée des bandes armées dans cette zone et notamment les voleurs de bétail qui déciment des troupeaux entiers. Et c'est pour juguler ce phénomène qui est en train d'appauvrir des milliers de familles de cette partie de la Casamance que les populations sont descendues dans la rue, a indiqué Djiby Mansaly le chef de village du village cité.
''Nous demandons aux autorités de l'Etat de faire revenir le cantonnement militaire de Saliote pour renforcer la sécurité dans notre zone où des bandes armées dictent leur loi en venant prendre nos troupeaux de vaches. Cela est même une exigence des populations parce que nous ne pouvons plus continuer à vivre cette situation qui dure depuis des années et qui nous appauvrit de jour en jour'', a t-il martelé. Il relève que les populations de sa localité assistent impuissantes tous les jours à des vols à répétition de leurs vaches, chèvres, moutons et de volaille. Il révèle que, pourtant, les autorités compétentes avaient ouvert un poste militaire dans ce village de Saliote, il y a quelques jours seulement, mais celui-ci n'a duré que deux semaines, les militaires ont plié bagages pour partir sans la moindre explication. Une situation qui a surpris les populations car la zone est un point de prédilection des bandes armées qui raflent tout sur leur passage et ensuite aller se réfugier en Guinée-Bissau sans être inquiétés outre mesure, dit-il.
Sur un autre plan, il souligne que les populations de Djibanar sont également très inquiétés pendant la campagne des noix d'acajou, période pendant laquelle les bandes armées sillonnent la brousse pour arracher entre leurs mains les récoltes ou l'argent amassé. Selon lui, il arrive même que les assaillants les trouvent dans leurs propres habitations pour prendre leurs recettes. Les opérateurs qui viennent y acheter leurs noix font régulièrement objet de braquages et perdent des dizaines de millions de francs Cfa, mentionne t-il. Cette situation leur fait subir un autre préjudice non moins grave car cela les oblige de transporter, eux-mêmes, leurs noix vers d'autres localités pour pouvoir les vendre, alors qu'auparavant ils vendaient leurs récoltes bord-champ, note t-il.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)