Chloroquine : des dizaines de scientifiques remettent en cause l'étude du « Lancet »
Dans une lettre ouverte publiée jeudi soir, des dizaines de scientifiques expriment leurs « inquiétudes » sur les méthodes de la vaste étude parue dans le Lancet, ayant conduit à la suspension d'essais cliniques sur l'hydroxychloroquine.
Le retentissement de cette étude a « conduit de nombreux chercheurs à travers le monde à examiner minutieusement, en détail, la publication en question », écrivent les auteurs de la lettre ouverte publiée jeudi soir. « Cet examen a soulevé à la fois des inquiétudes liées à la méthodologie et à l'intégrité des données », soulignent-ils, avant de faire une longue liste de points problématiques, du refus des auteurs de donner accès aux données à l'absence d'« examen éthique ».
Notant que la médiatisation autour de cette étude a provoqué « une inquiétude considérable chez les patients et les participants » aux essais cliniques, ils appellent à la mise en place par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ou une autre institution, « indépendante et respectée », d'un groupe chargé de mener une analyse indépendante des conclusions de l'étude. Parmi les signataires de cette lettre ouverte se trouvent des cliniciens, des statisticiens et autres chercheurs du monde entier, de Harvard à l'Imperial College de Londres.
Parmi les signataires se trouve également le Français Philippe Parola, collaborateur du Pr Didier Raoult à Marseille, promoteur français de l'hydroxychloroquine qui a largement contribué à populariser ce traitement. La publication de l'étude du Lancet la semaine dernière a conduit l'OMS à suspendre « temporairement », par précaution, l'inclusion de nouveaux patients dans les essais cliniques avec l'hydroxychloroquine, menés avec ses partenaires dans plusieurs pays.
Avec Afp