Déminage en Casamance : Vingt localités restent à dépolluer, 63 zones suspectes et 54 déjà nettoyées

06 - Février - 2025

Entamées en 2008, les opérations de déminage ayant permis de dépolluer au total, une superficie de 2 millions 203976,37 mètres carrés dans 54 localités (141 zones) se poursuivent en Casamance. Les équipes de déminage qui ont réussi à détruire 504 engins vont parachever le processus dans, au moins, 20 localités dont les 14 sont abandonnées.

Les membres du comité régional de pilotage du Plan spécial 2024-2025 pour le retour des déplacés en Casamance se sont réunis hier, et pour la première fois, en cette année 2025, pour faire le suivi et la coordination des activités liées au déminage dans le Sud du pays. À cette occasion, le directeur du Centre national d’action antimine au Sénégal (Cnams), l’Ambassadeur Papa Magueye Diop a partagé les résultats obtenus depuis le début des opérations. Ainsi, entre 2008 et 2024, plus de deux millions de mètres carrés ont été déminés dans 54 localités impliquant 11 communes dont 13 zones concernent l’arrondissement de Nyassia. À ce jour, a précisé M. Diop, 20 localités restent à déminer. Sur cette liste, les 14 sont abandonnées et 06 sont en cours d’enquête.

Présidant cette rencontre spéciale axée principalement sur les activités du déminage, le gouverneur de région, Mor Talla Tine a indiqué que le déminage humanitaire est intimement lié au processus de paix. Aussi, a-t-il dit, pour que le retour des déplacés puisse être effectif dans les terroirs, il faut impérativement accélérer le processus de déminage. « La question du déminage constitue une dimension importante dans le retour des populations déplacées et dans le travail qu’on nous a confié. L’État du Sénégal doit accélérer le programme de déminage en Casamance pour qu’en 2026, le Sénégal puisse respecter ses engagements. Nous voulons un Sénégal sans mines« , a affirmé le chef de l’exécutif régional. Poursuivant, le président dudit Comité régional a invité la sous-commission déminage à tout mettre en œuvre pour accélérer le processus. Par ailleurs, le gouverneur Mor Talla Tine s’est félicité de l’initiative de l’État qui a décidé d’octroyer un financement de 15 milliards de F CFA pour booster les activités de déminage en Casamance.

Les exigences des élus territoriaux
2008- 2024 ! Ce chemin parcouru a permis aux équipes de déminage de débarrasser plusieurs villages de ces engins explosifs qui ont déjà fait 870 victimes officiellement répertoriées, et dont les 186 présentent des séquelles physiques. Jusqu’ici, plus de deux millions de mètres carrés ont été dépollués au bénéfice des habitants de diverses localités de la Casamance. Mais, il reste une superficie de plus d’un million de mètres carrés. Président du Conseil départemental d’Oussouye, Maurice Diédhiou a regretté le fait qu’aucune action de déminage ne soit entreprise dans le département d’Oussouye, notamment dans la commune de Santhiaba Manjack où plusieurs villages sont encore abandonnés à cause de la présence des mines. « Nous voulons reprendre nos terres. Et nous voulons des terres sans mines. Quand on parle d’équité, il faut penser aux autres localités qui sont minées« , s’est désolé le fils du village de Youtou.

Pour sa part, le maire de la commune d’Oulampane, Sagar Coly, réclame l’accélération du processus pour ne pas freiner la dynamique de retour. « On nous dit que 38 zones sont jugées dangereuses dans le département de Bignona (commune de Djibidionne). Donc, le danger est toujours permanent. Il faut véritablement aller très vite pour ne pas freiner le désir des déplacés de retourner dans leurs terroirs« , a-t-il soutenu. Les équipes de déminage d’Humanité inclusion (Hi) ont investi l’arrondissement de Nyassia depuis 2023 au terme des opérations de sécurisation menées par les forces armées. Une initiative que salue la maire de Nyassia. Cependant, Justine Manga a déploré les lenteurs dans le processus de déminage. La première magistrate de ladite collectivité territoriale veut que « les choses aillent beaucoup plus vite afin de permettre aux populations déplacées de retourner dans leurs localités ».

le solieil

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