FRANCE : LE MARIAGE AU CŒUR DE LA 6E EDITION DE LA JOURNEE CULTURELLE CHEIKH MOUHAMADOU FODE DIABY GASSAMA
La 6e édition de la Journée culturelle Cheikh Mouhamadou Fodé Diaby Gassama a été célébrée samedi 5 septembre , à Saint-Denis. L’occasion a été saisie par les descendants du grand érudit pour égrener un chapelet de doléances en faveur de la cité religieuse de Taslima, dans la région de Sédhiou.
La 6e édition de la Journée culturelle Cheikh Mouhamadou Fodé Diaby Gassama a été célébrée samedi 5 septembre , à Saint-Denis, en présence de nombreux fidèles venus des quatre coins de l’Europe.
Au menu : lecture du Saint coran, chants religieux, prières et conférence sur le thème du mariage.
« On a constaté que souvent, la façon dont on scelle les mariages en Europe, notamment en France, n’est pas compatible avec l’Islam. Par exemple, un mariage scellé sans le consentement des parents est contraire aux règles de notre religion. Autre exemple, une femme divorcée ne doit pas se remarier sans avoir au préalable observé une période de viduité appelée « Idda ». Vu l’importance du thème, nous avons choisi des intellectuels de haut rang pour entretenir l’assistance sur le sujet », nous a confié Khalifa Diaby, un des petits-fils du grand érudit.
Plusieurs autres fidèles ont salué la pertinence du thème de cette sixième édition. C’est le cas de Adja Fatou Diaby. « C’est un thème plus qu’intéressant puisque beaucoup de femmes ne connaissent pas leurs droits et leurs devoirs. Idem pour certains hommes. En France, parfois, nous avons le sentiment que les rôles sont inversés. Sur le plan de la religion, j’ai envie de dire que certains hommes ont oublié leurs obligations. Je peux dire aussi la même chose pour certaines femmes », a-t-elle expliqué entourée des membres de son association.
Quatre conférenciers vont donc tour à tour entretenir l’assistance sur le thème du mariage (vous pouvez écouter la conférence du Dr Mamadou Lamine Gassama).
Les doléances de Taslima
La cérémonie religieuse a été aussi l’occasion pour des descendants de Mouhamadou Fodé Diaby Gassama d’égrener un chapelet de doléances en faveur de la cité religieuse de Taslima, fondée par le grand érudit, dans la région de Sédhiou.
« Chaque année, la cité religieuse de Taslima accueille beaucoup de pèlerins à l’occasion du Maouloud et de la commémoration de l’anniversaire du décès de Cheikh Mouhamadou Fodé Diaby Gassama. C’est la raison pour laquelle nous demandons aux autorités de nous construire une salle de conférence capable d’accueillir nos hôtes. Nous voulons aussi des logements pour pouvoir mettre les fidèles dans de bonnes conditions durant tout leur séjour », a demandé Khalifa Gassama.
« Nous avons un lycée franco-arabe, un projet qui était cher à Cheikh Mouhamadou Fodé Diaby Gassama, malheureusement l’établissement manque beaucoup de choses ; cette année, nous avons reçu presque deux cents élèves en 6e , mais nous n’avons pas assez de tables-bancs ; nous voulons aussi des livres, une bibliothèque, des salles de classe qui répondent aux normes. Nous demandons aussi aux autorités de nous construire un forage car celui que nous avons tombe souvent en panne et la cité ne cesse de s’agrandir . Nous souhaiterions aussi qu’on nous aide à avoir un poste de santé hautement équipé puisque nous recevons beaucoup de monde. Taslima est une cité religieuse comme toutes les autres, par conséquent, les autorités doivent prêter attention à nous aussi »,a enchaîné Salimou Karamba Diaby, un des porte-paroles de la famille.
Présent à la cérémonie, ainsi qu’une forte délégation des confréries mouride et tidiane, le consul général du Sénégal à Paris, Amadou Diallo, a transmis les salutations du président de la République et du gouvernement à la grande famille des Diaby.
Qui était Mouhamadou Fodé Diaby Gassama
Dans un document rédigé par Amadou Diaby Gassama et transmis à Infos15 , on apprend que EL Hadji Mouhamadou Fodé DIaby Gassama était « un grand érudit, un jurisconsulte de renom du Rite Malikite et Muftide de la République du Sénégal dans les années soixante.
Grand Chef Religieux ouvert et visionnaire, il a su très tôt décrypter la marche de l’histoire en acceptant d’envoyer certains de ses enfants à l’école des toubabs tel que Makhily DIABY GASSAMA professeur de lettres, écrivain, critique et ancien ministre de la Culture sous le Président Abdou DIOUF, renseigne le document.
Ecrivain de talent, grand poète, historien de référence et pédagogue averti, EL Hadji Mouhamadou Fodé DIABY GASSAMA, est l’auteur de nombreux ouvrages et manuscrits que son fils le Khalife El Hadji Cheikh Sidiya DIABY GASSAMA s’efforce à ses frais d’éditer pour les mettre à la portée de la Oumma Islamique.
Ses ouvrages, poursuit le document, traitent tout dans l’Islam allant de l’éducation religieuse au panégyrique de la meilleure des créatures, Seydina Mouhamad (psl) en passant par l’histoire et des précis de prières et d’invocations.
Les terres devenant rares dans le Marsassoum du fait du surcroît démographique, EL Hadji Mouhamadou Fodé DIABY GASSAMA fonda en 1977 le village de Daara Taslima dans le Bounkiling. Il y installa son fils aîné El Hadji Cheikh Sidiya DIABY GASSAMA. Il y fut rappelé au tout puissant et inhumé en 1980. Depuis cette date, El Hadji Cheikh Sidiya DIABY GASSAMA a repris dignement et efficacement le flambeau par notamment la création de trois (3) autres villages Daara : Dâru Dîne, Dâru Houda et Diassy Touba conformément au crédo familial (enseignement arabo-islamique, culturel, culture de la terre et dévotion) légué par son illustre père ».
Cheikh Sidou SYLLA