INONDATION A KEUR MASSAR : UN LAXISME AVÉRÉ DE NOS AUTORITÉS (Par ISMAILA DIÉMÉ)

29 - Août - 2021

C'est un truisme de dire que nos autorités sont laxistes par rapport à la gestion des inondations au Sénégal mais particulièrement à Keur Massar.
Au Sénégal, les pluies des derniers jours ont causé des dégâts dans plusieurs quartiers de Dakar ainsi que plusieurs localités du pays. Ces pluies qui entraînent des inondations monstres à Keur Massar, se répètent chaque année au moment de l'hivernage, au grand désespoir des populations.
Cette année, le volume des eaux stagnantes a atteint un record jamais égalé et a occupé une surface émergée plus importante que les années précédentes. Ce qui a entraîné des inondations dans plusieurs quartiers de la banlieue dakaroise. Une inondation est une submersion temporaire, naturelle ou artificielle par des eaux douces ou salées d'une zone généralement émergée.

Depuis des années, le phénomène des inondations est devenu de plus en plus récurent dans nos quartiers et prend et prend progressivement des ampleurs inouïes. Ce qui pousse à certaines familles de quitter leur maison à la recherche de local où elles pourront vivre en toute quiétude. Par contre d'autres sont contraintes de vivre sous les eaux avec tous les risques de contamination que cela comporte parce qu'elles ne veulent pas abandonner leur maison acquise à la sueur de leur front.
Toutes nos localités sont aujourd'hui sous les eaux, Hamdalaye, Daaray Kamil, Darou Missette, Boune, parcelles assainies U14, U15, U16, U12, U13, ... sont tous des quartiers qui pataugent dans les eaux et les efforts colossaux déployés par les populations ne suffisent point pour évacuer ces eaux stagnantes.

Mais ce qui choque le plus dans ces inondations, c'est l'attitude irresponsable de nos autorités qui en profitent pour s'enrichir à travers des marchés de gré à gré (à coût de milliards). Chaque année, elles nous répètent la même chanson : le plan ORSEC où elles injectent des milliards (plus de 30 milliards en 2020 et plus de 15 milliards en 2021) sans qu'il ait des résultats positifs pour libérer nos quartiers des eaux pluviales.
Je rappelle que "le plan national d'organisation des secours (ORSEC) a été adopté en 1993 par le décret numéro 93 - 1288 du 17 septembre 1993 suite à l'explosion d'une citerne d'ammoniac de la SONACOS le 24 mars 1992". Ce plan autorise au gouvernement de déployer des moyens exceptionnels pour coordonner et gérer les catastrophes naturelles ou les urgences au cas où les mécanismes de gestion sont débordés par l'ampleur des catastrophes ou des urgences. Mais depuis des années, nos autorités en font un moyen pour s'enrichir parce que les milliards utilisés dans la gestion des inondations sont souvent détournés et utilisés à d'autres fins au moment où la population mène une vie infernale à cause de ces eaux stagnantes.

Pour lutter définitivement contre ces inondations, le gouvernement doit procéder à l'assainissement de toutes les zones impactées. Cela nécessite des moyens énormes mais s'il s'agit de sauver des vies humaines et de répondre aux préoccupations des populations, le gouvernement doit pouvoir déployer ces moyens. Le gouvernement doit aussi mettre en place un réseau de canalisation moderne, viable et performant qui pourra évacuer les eaux pluviales vers les zones de captages. Les collectivités locales doivent aussi apporter leur contribution en procédant régulièrement à l'entretien et au curage des canaux d'évacuation d'eau. Le gouvernement doit aussi mettre en place un organe de prévention et d'alerte qui pourra renseigner sur l'intensité des pluies afin de permettre aux populations de prendre les dispositions nécessaires pour faire face à ces eaux stagnantes.
Les sénégalais sont aujourd'hui asphyxiés par ce phénomène d'inondation surtout dans un contexte où leur pouvoir d'achat a complètement baissé avec une flambée des prix de denrées de première nécessité. Nos doivent être beaucoup plus rigoureuses dans la gestion des fonds utilisés pour la lutte contre les inondations.
ISMAILA DIÉMÉ
Professeur de MSVT
Secrétaire général du Mouvement Keur Massar Debout

Commentaires
1 commentaires
Auteur : Posté le : 29/08/2021 à 17h57
(5/5)

La gestion des inondations relève du gouvernement qui en fait un moyen d'enrichissement à travers les détournements sans cesse dénoncés. Nous devons exiger de nos autorités un bilan global sur la gestion des fonds utilisés pour lutter contre les inondations.

Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

23 - Décembre - 2024

«Général Moussa Fall m’a appelé et m'a menacé…» : le témoignage explosif d’un ancien compagnon de cellule de Diomaye Faye qui va sûrement faire des vagues

L’ancien gendarme Ibrahima Diagne accuse le général Moussa Fall, ancien Haut commandant de la gendarmerie, d’être responsable de sa radiation de ce corps et de ses...

23 - Décembre - 2024

Urgent: Incendie à l'instant même au Marché Exclusive de Yoff, des dégâts considérables…

Un incendie d’une rare violence a éclaté au Hypermarché Exclusive de Yoff, près de l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor. Les...

23 - Décembre - 2024

Le SAEMS dépose un préavis de grève pour faire respecter les accords

(APS)- Le Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire du Sénégal (Saems) envisage de dépose un préavis de grève pour exiger le respect des quelques...

23 - Décembre - 2024

Crise depuis plus de dix ans à Panapress : Le collectif des employés interpellent le régime du président Bassirou Diomaye Faye

L’année 2024 va s’achever dans le découragement et l'amertume pour les employés et anciens employés de Panapress car la revendication principale...

21 - Décembre - 2024

Attaque sur un marché de Noël en Allemagne : le bilan s'élève à au moins cinq morts

Un bilan de plus en plus lourd. L'attaque meurtrière à la voiture-bélier sur le marché de Noël à Magdebourg (Allemagne), vendredi 20 décembre, a fait...