« LA VARIABLE DIASPORAS » : MAMADOU DEME VIDE SON SAC
Concomitamment au séminaire gouvernemental franco-sénégalais qui a eu lieu ces jours derniers à Paris, le ministre français de l’intérieur et de l’outre-mer, est annoncé à Dakar pour parachever un accord spécifique portant sur la gestion des flux migratoires et les mobilités entre le Sénégal et la France, lesquelles mobilités concerneraient les expulsions des sénégalais déboutés, ou frappés du sceau de la délinquance ou de l’attribut de trafiquants de drogue ainsi que les visas.
Ce sujet important en matière de gestion et de prévention des risques sécuritaires liés aux migrations internationales pour la promotion des politiques de tranquillité publique aux échelons national et territorial, a prévalu sur d’autres sujets oh combien majeurs portant sur la convention sociale, la convention fiscale, la promotion culturelle et éducative dans l’accompagnement de la famille sénégalise, l’assistance juridique et sanitaire, le décès et les questions relatives à l’employabilité des Sénégalais de France ainsi que autres sujets d’égale importance.
Aucun ministre dont les champs de compétences spécifiques sont concernés par ces sujets n’accompagne GERAD DARMANIN ; ce qui montre qu’une policiarisation accrue et une posture ultra sécuritaire et active du dossier migratoire en France semble être la priorité des priorités de l’action gouvernementale française dans l’accueil des étrangers.
LES CARENCES DU GOUVERNEMENT A PRENDRE EN CHARGE LA PROBLEMATIQUE DES DIASPORAS
Ce qui montre qu’objectivement que depuis l’avènement de Nicolas Sarkozy comme ministre de l’intérieur du gouvernement de CHIRAC, que l’immigration, qui était jusqu’ici un dossier à part de la politique publique française en matière de coopération, est devenue un cadre de référence stratégique et un moyen de chantage parmi les critères de négociation de la coopération bilatérale entre la France et les pays tiers et dont l’AFD est le dépositaire. Mais aussi, un tremplin de gestion de destins politiques et de stratégies de crédibilisation de démarches électoralistes vis-à-vis d’une certaine catégorie chauvine de la population française et l’instrumentalisation d’une candidature potentielle dans le temps et dans l’espace pour2027 à la présidence de la République française.
Pourtant , dans le cadre d’une démarche d’alerte et de veille, mes compatriotes BRAHIM CAMARA et BOUBACAR BENGELLOUN ainsi que d’autres dans les débats des diasporas promus par infos 15, avaient alerté et attiré l’attention des réseaux diasporiques sur les carences du gouvernement à prendre en compte ces enjeux de politique intérieure à la française en matière d’immigration pour mieux appréhender les intérêts des Sénégalais de France dans le cadre de cette rencontre intergouvernementale ? qui a pourtant mobilisé les ministres concernées par les diasporas et les services diplomatiques et consulaires sénégalais en France.
A mon niveau, j’ai fréquemment souligné les carences en compétences professionnelles promues sur ce dossier des diasporas sénégalaises partout à travers le monde ( en France par exemple seuls deux consuls généraux AMADOU DIALLO et ABDOURAHMANE KOITA peuvent se prévaloir d’un gabarit académique et un parcours de vie en France leur permettant d’être à la hauteur des attentes même si leurs politiques de concertations avec les Sénégalais de France et leurs réseaux demeurent inexistants et très sectaires et partisans ) ; et surtout la permanence du complexe à l’égard de l’expertise diasporique et de la valorisation d’un logiciel obsolète et dépassé qu’est la diaspora sénégalaise dans sa totalité économique et sociale et dans sa sociographie de réseaux qui fonde la vision médiocre de sa diasporas que l’Etat sénégalais ne connait pas en fin de compte.
Comment comprendre que dans le cadre de son discours de politique générale que le Premier ministre AMAMDOU BA soit si avare dans l’énoncé d’une politique publique des migrations et pauvre en annonce de force de proposition d’une politique publique interministérielle en matière de contenu et de méthode en direction des Sénégalais résidant à l’étranger d’une part,
D’autre part, comment expliquer qu’un gouvernement dont l’incompétence sur la question est avérée se suffit-il à lui-même et préfère ignorer l’expertise du démembrement de son peuple à l’étranger dans la manière de prendre en charge les besoins prioritaires de sa diaspora.
CE QUE FONT LES PAYS PLUS INTELLIGENTS QUE LE SENEGAL
Des pays qui sont plus intelligents que le Sénégal (le MALI, le MAROC, l’ALGERIE, LA CHINE, l’INDE, L’EGYPTE, les pays européens comme le Portugal, l’Espagne, l’Italie, et d’autres pays du monde asiatique et de l’Amérique latine, n’ont ni peur, ne sont ni complexés devant les savoir-faire et les savoir-être de leurs diasporas et mettent en œuvre des politiques publiques porteuses d’avenirs et de souverainetés en association étroite avec leurs diasporas.
Pour les gouvernements successifs du Sénégal, le volet transfert d’argent suffit à la définition d’une politique publique diasporique dès lors qu’elle stabilise socialement plusieurs zones sénégalaises dont les quiétudes et les survies des populations en dépendent et empêchent toute révolte populaire liée à la pauvreté et à la faim.
Cette incurie des autorités sénégalaises depuis la gouvernance de SENGHOR largement amplifiée aujourd’hui sur les enjeux et les problématiques de l’avenir que portent les diasporas sénégalaises, montre l’impossibilité d’un cadre de dialogue, d’orientation et d’échanges à coconstruire. Contrairement à d’autres pays qui prennent en compte le temps présent des migrations internationales et anticipent de manière prospective sur l’avenir intergénérationnelles des parcours migratoires.
A la longue, les gouvernements du Sénégal n’ont jamais été à l’initiative quelconque sur les questions migratoires autant sur le plan bilatéral que multilatéral, ni sur un dossier quelconque des diasporas sénégalaises où qu’elles se trouvent. Les gouvernements sénégalais ont toujours subi et oublié leur souveraineté tout le temps et avalisé des conditions et des critères mis en avant par des bailleurs financiers constitués par des pays ou des organisations multinationales d’ensembles régionaux et/ ou sous-régionaux ainsi que de classe mondiale sur les dossiers de l’immigration.
Car, concocter un rapport de politique publique nationale des migrations jamais validé et mis en œuvre et une stratégie de lutte contre l’émigration clandestine n’était pas en soi une volonté politique des autorités publiques, mais des réponses pour se qualifier aux conditions et aux critères d’éligibilité à des financements recherchés ou proposés par des partenaires publics et privés.
LA PAUVRETE DU DISCOURS DU PM ET LA CARENCE INTELLECTUELLE DE MACKY SALL
La pauvreté du discours du premier ministre sur les diasporas sénégalaises, montre tout naturellement la carence intellectuelle du Président de la république sur une grille de lecture que les diasporas sénégalaises lui proposent et vis-à-vis de laquelle il reste sourd, aveugle et inaudible malgré son slogan creux de la quinzième région. Amadou BA ne pouvait dire autre chose ni les services de l’Etat missionnés sur ce sujet car, par ce régime présidentiel qui prévaut au Sénégal, seul le président sait, lui seul est intelligent et lui seul peut. Tout le reste est mouton de panurge, il doit suivre aveuglément et obéir.
Aucun cadre institutionnel sénégalais n’est en phase avec les réseaux des diasporas sénégalaises en matière d’intérêts communs que peuvent porter les parcours migratoires, car les recrutements ne tiennent pas compte des compétences et des apriori favorables à porter un projet politique migratoire à caractère interministériel. Aucun ministre depuis 2012 aucun ministre délégué ou secrétaire d’Etat n’a été à la hauteur des enjeux porteurs que constituent les diasporas sénégalaises. Ils ont beaucoup plus recherché à plaire au Président de la république dans le cadre d’une stratégie clientéliste et électorale telle que voulue et souhaitée par le chef.
Cette absence de projet politique du chef de l’Etat sur les Sénégalais de l’extérieur, montre les difficultés des gouvernements passés et de celui d’AMADOU BA à créer les rapports de force et les synergies nécessaires à une prise en compte des diasporas sénégalaises comme une totalité sociale et une force vive de la nation dans ses dimensions spatio-temporelles et multigénérationnelles.
Au contraire, le gouvernement est contraint pour des besoins d’argent à subir et à accepter les conditions d’autres qui ont en partie des soubassements pré-électoraux locaux et des stratégies de destins étonnamment portées par des enfants issus de l’immigration qui, pour donner des gages de crédibilités à une frange chauvine et raciste de la France, se servent de l’immigration sans vergogne
Le voyage de DARMANIN comporte cette dimension politique crypto personnelle non avouable publiquement et le séminaire gouvernemental franco sénégalais en a été le cadre en facilitant l’émergence d’une variante DIASPORAS dans la configuration ou la consolidation comme le dit le premier ministre dans son discours de politique générale, d’une politique de coopération bilatérale entre la France et le Sénégal au détriment de sa diaspora, qui est verticale sur le fond mais partagée sur la forme
Ce que le Maroc, l’Algérie et le Mali ont refusé, le Sénégal va l’accepter sans broncher comme du temps avec SARKOZY et OUSMANE NGOM ou comme avec CHEIKH TIDIANE GADIO quand WADE a voulu être le réceptacle des expulsions de l’Espagne et de l’Europe avec comme destination le Sénégal et c’est dommage pour nous autres des diasporas sénégalaises.
L’intégration des questions des migrations dans les contenus d’une politique publique bilatérale au mépris des règles et conventions internationales, n’est rien d’autre qu’un moyen de pression, un outil de chantage dans l’octroi de l’aide publique au développement globale et spécifique dont les apports sont largement et de loin en deçà des sommes colossales que les transferts financiers des diasporas apportent au Sénégal.
Cela montre tout simplement l’absence d’ambition politique et de vision, l’inexistence d’un pacte de confiance entre les diasporas et leurs autorités publiques (Etat et collectivités territoriales) ni aucune perspective à court, moyen et long termes en matière de mobilisation d’une force vive extra territoriale dont les apports à la cohésion sociale nationale sont considérables, mais seulement reconnus du bout des lèvres par opportunismes de discours politiciens.
LE RENDEZ-VOUS DES ABOYEURS DU PRESIDENT MACKY SALL
Cette contribution fera l’affaire des partisans du président de la république qui ont l’injure et l’insulte facile car c’est leurs seule compétence et leur savoir-faire dans toutes leurs répliques envers moi, de ceux qui sont promus parce qu’ils sont des amis d’enfance ou par népotisme ou par le biais du lobbysme militant sans pour autant avoir les compétences requises sur les sujets d’intérêts communs sur lesquels ils sont missionnés, ni les savoirs académiques pour défendre le président et son projet politique, à promouvoir ses ambitions pour les diasporas sénégalaises , ni à imaginer des scénarii portant sur les conséquences d’une absence d’un scénario de reconquête des diasporas en dehors de celui alimentaire et qui serviraient de cadre de référence d’une politique publique opportune pour le développement du Sénégal , je leur dit ceci : MAMADOU DEME a été un allié plus que loyal depuis 10 ans et n’a jamais failli à sa parole et qu’il a été un soutien sans faille avec son tempérament , lui et son parti. Et concernant les diasporas sénégalaises qui sont avant et seront après le président de la république et quel qu’il soit d’ailleurs, il n’y a pas photo et il n’y aura pas photo.
MAMADOU DEME n’est pas SEYBANI SOUGOU celui qui terrorise intellectuellement les cadres et responsables de la mouvance partisane du président de la république et j’assume pleinement ma posture et ma responsabilité intellectuelle et mon parcours de vie au sein des diasporas sénégalaises.
MAMADOU DEME
Sociologue des migrations et du développement local
Expert - consultant sur migrations et développements, migrations et sociétés, diasporas et territorialités, codéveloppements et coopérations internationales décentralisées,
Auditeur de l’IHEDN (institut des hautes études de défense nationale de Paris
Diplômé d’études diplomatiques et stratégiques supérieurs du CEDS de Paris,
Ancien haut conseiller des collectivités territoriales de Sénégal
Président du parti KISAL SENEGAAL
Félicitations Président. Constance dans l'accompagnement du Président Maky Sall,mais liberté de penser assumée.
Monsieur DEME ,je vous felicite et vous .encourage dans votre noble combat connu de tous les ligrants .Je salue votre engagement honnête et sincère mais sans verser dans le populisme ,vous êtes une référence pour nous qui avons eu la chance de vous voir à l'œuvre avec une personnalité qui force le respect .Bonne continuation . ABDOULAYE BA COORDINATEUR SECTION APR DE DRANCY