MARCHE : BAKEL SE REBELLE, « TOUT VA MAL »
« Tout va mal », ont crié à tue-tête les populations de Bakel lors d’une marche, lundi 26 août, pour dénoncer le dénuement dans lequel se trouve leur ville, mais aussi leur département. « Notre plateforme revendicative concerne plusieurs secteurs. Des infrastructures routières à la santé en passant par l’éducation, l’électrification rurale, la sécurité, l’emploi des jeunes et les délestages intempestifs. Nous luttons pour un relèvement du plateau technique du district sanitaire pour en faire un hôpital de niveau 1 ou 2. Nous sommes fatigués des évacuations de nos malades vers Ourossogui ou Tamba avec très souvent des pertes en vies humaines. Savez-vous que cette année nous perdrons 66 enseignants dont les remplacements ne sont guère assurés ? Seuls 3 remplacements sont assurés à l’heure où je vous parle. Il s’agit de l’avenir de nos enfants quand même », a expliqué Djiby Konaté, un des organisateurs, cité par Bakelinfo.
Joint par Infos15 , Abdoulaye Bâ, une autre figure de la marche de protestation , a ajouté : « Nous marchons pour l'émergence de notre département sans connotation politique même si tous les partis sont représentés ,les associations ,les mouvements des femmes etc..Nous marchons sans pression et aucune autorité politique ne peut nous en empêcher car nous savons que cette marche est juste et nécessaire pour que l'intérêt du département soit vraiment pris en compte et non des intérêts crypto personnels. Oui nous marchons pour nos enfants et nos petits enfants qui ont espoir qu'avec le gouvernement actuel nous serons émergents. »
Cette sortie tonitruante des populations de Bakel va certainement faire redescendre sur terre le député maire Ibrahima Sall, lui qui, lors d’un entretien avec Infos15, à Paris, le 7juillet 2018, avait pompeusement soutenu que, grâce aux chantiers dans la ville, Bakel marchait inexorablement vers l’émergence . Il avait notamment brandi la construction de la maternité, du centre de télémédecine, du village artisanal.
Manifestement, lui et ses administrés ne vivent pas dans la même cité.
Cheikh Sidou SYLLA