MOUSTAPHA DIAKHATÉ, UNE ARAIGNÉE QUI TISSE SA TOILE POLITIQUE
Telle une araignée, Moustapha Diakhaté sait évoluer dans l’environnement politique et adapter ses stratégies de lutte pour survivre dans ce monde implacable où les plus forts domptent les plus faibles. Le responsable apériste semble revivre le même scénario sous Abdoulaye Wade. De proche et homme de confiance du chef de l’Etat, il devient l’homme à abattre du régime. Loin d’abdiquer, il déploie ses tentacules en usant de stratagèmes.
Avec sa barbichette blanche et son débit verbal rapide, Moustapha Diakhaté ne mâche pas ses mots. L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) est connu pour sa liberté de ton. Souvent incompris, il est perçu comme un rebelle partout où il passe. Contre le suivisme et souvent enclin à se détourner des lignes tracées par les états-majors politiques, monsieur Diakhaté est considéré par ses détracteurs comme un militant indiscipliné.
Sous Abdoulaye Wade, il devient rapidement une sorte d’opposant de l’intérieur qui fustige le manque de démocratie interne au sein du Parti et l’unanimisme béat autour du chef, mais aussi la place considérable prise par Karim Wade dans les affaires publiques. Il quitte finalement le PDS pour rejoindre Macky Sall après sa démission du parti libéral. Ils fondent ensemble l’Alliance pour la République (APR). Onze ans après, ses relations avec son camarade de galère commencent à se détériorer. Celui qui fut l’homme fort de la 12ème législature a été zappé lors des élections législatives de 2017, ne figurant sur aucune liste de candidature pour la députation. Mais l’ancien élu de la majorité présidentielle ne perçoit pas ceci comme une déchéance. Il dit avoir renoncé à un deuxième mandat, arguant qu’il voulait se reposer.
Comme consolation, il a été bombardé ministre chef de cabinet du président Sall pour l’épauler et l’aider. Après la réélection du chef de l’Etat Macky Sall, il a été porté ministre conseiller. Le 28 octobre 2019, le président de la République met fin aux fonctions de son ministre-conseiller. Il a été ainsi sanctionné pour ses multiples sorties au vitriol qui ne finissaient pas d’agacer le régime de Macky Sall. Ce limogeage était d’ailleurs intervenu après sa déclaration sur l’épineuse question d’un éventuel 3e mandat du président Sall. Il avait condamné « la manière dont Macky Sall veut mettre un terme à cette polémique en limogeant toute personne qui en parle ». Non sans affirmer qu’il était à son dernier mandat. Malgré les mises en garde et menaces de suspension du parti, Moustapha Diakhaté est imperturbable. Il a maintenu ses positions sur la question lors de son passage dimanche dernier dans l’émission Jury du dimanche (JDD), sur iRadio.
Moustapha Diakhaté disait en 2012 qu’il ne se fixait aucune autre ambition politique, à part servir le Sénégal et qu’il se suffisait largement de son poste de député et président du groupe « Benno Bokk Yaakaar ». Aujourd’hui, avec la création de «Mankoo Taxawu sunu APR : Initiative pour la refondation de l’Alliance » ; les choses semblent changer. On se demande ce qui se cache derrière cette initiative. Tout compte fait, il faut souligner que durant son passage à l’Assemblée nationale, Moustapha Diakhaté était favorable à l’établissement d’un code de déontologie dans son groupe parlementaire et à l’Assemblée nationale, voulant ainsi lutter contre les conflits d’intérêts qui pourraient exister. «Il y a des gens qui, même quand vous les entendez parler en plénière, défendent des intérêts particuliers», disait-il en 2012.
L’homme était également en croisade contre les gaspillages entrevus lors de certaines cérémonies culturelles et voulait même proposer à ses camarades députés la mise sur pied d’une loi interdisant aux ministres, députés et autres personnalités de l’Etat de parrainer des manifestations où l’argent coule à flots. Mais le contexte ne lui a permis de changer grand-chose ni dans l’organisation, ni dans le fonctionnement de l’hémicycle.
MOUSTAPHA DIAKHATE FUT UN GRAND ACTEUR DE THEATRE
Moustapha Diakhaté est né le 23 janvier 1967 à Diourbel. Après ses études coraniques, il fait ses premiers pas à l’école élémentaire de Taïf en 1973 où il obtient son CFEE en 1978 et passe avec succès le concours d’entrée en sixième. Il décroche son BFEM en 1982 et fréquente le lycée Blaise Diagne. En 1987, il réussit son baccalauréat et s’inscrit au département histoire-géographie.
Pur produit de l’Université Cheikh Anta Diop, il y passe six années de sa vie dont une année blanche et une année invalide. Il y sort finalement titulaire d’un Duel I, d’un Duel II et d’un certificat de spécialisation en biogéographie. Il faut dire aussi que durant sa jeunesse, il fut également un excellent acteur de théâtre. Une réminiscence sans doute de ses années d’initiation au Coran dans la ville sainte de Touba, sous la férule de l’Imam de Darou Khoudoss.
C’est d’ailleurs là-bas, quelques années plus tard, sous la protection de son parrain Gaindé Fatma, qu’il commence à s’intéresser à la politique et à cultiver une certaine opposition à Senghor. Mais son engagement politique commence avec le RND (Rassemblement national démocratique).Il a été charmé par les idéaux de l’égyptologue Cheikh Anta Diop et était disposé à les faire triompher. Mais son rôle dans ce Parti se limitait à la vente des journaux. Il faut dire aussi que ce parti auquel il avait adhéré, en grande partie en raison de l’admiration qu’il vouait à Cheikh Anta Diop, ne correspondait plus tout à fait à son état d’esprit. Lui le contestataire et le bouillant ne se retrouvait pas dans la tiédeur des Madiodo Fall et Madior Diouf.
EN 2001, MOUSTAPHA DIAKHATE EST LICENCIE DE LA BCEAO
Après le théoricien de l’Egypte nègre, place donc au Pape du Sopi en 1987.Au sein de la formation libérale, il fait d’abord ses gammes au Mouvement des étudiants libéraux (Mel) et mène une vie d’étudiant très remplie : membre de l’amicale de la Fac de Lettres, responsable des affaires culturelles et de l’animation, représentant des étudiants à l’Assemblée de l’Université et membre de la commission sociale. Il sort de l’Ucad avec une bonne expérience syndicale aux côtés de figures aujourd’hui connues telles que Thierno Bocoum ou Demba Ciré Bathily… Après l’Université, l’ex-président du groupe parlementaire Benno BokkYaakar se dirige vers une carrière à des années-lumière de la Géographie. Il intègre, en effet, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest. Là également, sa fibre contestataire fait feu de mille bois au sein du Syndicat des travailleurs de banques et établissements financiers (SYTBEF).Il est même élu président de la section et délégué du personnel.
Toutefois, ses activités syndicales ne sont pas trop au goût de sa hiérarchie. Et en 2001, il est licencié de la BCEAO. Ces années-là coïncidant avec l’Alternance, Moustapha Diakhaté décide de se consacrer exclusivement à la politique. Mais il n’occupera jamais de fonction ministérielle, alors qu’il fut pendant des années un militant loyal de la cause libérale. Marié et père de 4 enfants, Moustapha Diakhaté retient le 23 juin 2011, comme jour le plus heureux de sa vie. En revanche, la mort de sa mère constitue l’évènement le plus triste de sa vie.
L'As
Salam
Mr le joirnaliste Thierno bocoum n'a jamais fait de syndicalisme a lucad
Il fût un cartouchard dés sa premiere année et jamais elu délegué verifier vos sources waye