Poids : pourquoi l’IMC est de plus en plus contesté
L’indice de masse corporelle, ou IMC, permet d’évaluer sa corpulence. Pour le calculer, il faut connaître son poids et sa taille. Que l’on soit un homme ou une femme, la formule de calcul est la même. C’est simple : il suffit de prendre une calculette et de diviser son poids, exprimé en kilos, par le carré de sa taille exprimée en mètre. Si vous mesurez 1,70 m et pesez 60 kilos, votre IMC est de : 60 divisé par 1,70 au carré, soit 20,8. Ce qui correspond à une corpulence normale.
Car d’après l’Organisation mondiale de la santé, si on a un IMC compris entre 18,5 et 25, on a une corpulence normale. En dessous, 18,5, on est maigre. Si on a un IMC compris entre 25 et 30, on est en surpoids. Et si l’IMC dépasse 30, on entre dans l’obésité. En France, selon cet indice, près d’un Français sur deux est en surpoids. Et 17% sont obèses.
Pourquoi cet indice est-il contesté ?
L’IMC est un repère utile mais il présente des limites. Il est de plus en plus contesté comme indicateur de santé. Bien sûr le poids et la santé sont liés, et des études ont montré un risque accru de maladie en cas de surpoids. Mais le raccourci, c’est de dire : vous avez un IMC supérieur à 25, vous êtes en surpoids, et vous devez absolument maigrir pour être en meilleure santé. C’est excessif et trop réducteur pour plusieurs raisons.
Déjà l’IMC se limite au rapport taille/poids, sans faire la différence entre le muscle et la graisse. C’est l’excès de masse grasse qui peut poser problème. Or, si vous êtes sportif et très musclé, vous pouvez avoir un IMC trop élevé sans avoir trop de masse grasse. C’est une faiblesse de l’IMC, mais il faut bien avouer que cela concerne une minorité de personnes. Un autre défaut de l’IMC, c’est qu’il ne tient pas compte de la répartition de la graisse dans le corps. Or, selon sa localisation, la graisse n’a pas le même effet sur l’organisme.
Exactement. Pour un même IMC, certaines personnes développent de la graisse au niveau du ventre, d’autres plutôt au niveau des cuisses ou des fesses. Or, c’est la graisse abdominale qui est la plus mauvaise pour la santé. En clair, avoir de grosses cuisses, c’est moins délétère que d’avoir un gros ventre.
La bedaine au ventre, c’est la graisse visible. Mais c’est surtout la graisse invisible, celle qui se loge à l’intérieur de l’abdomen, autour des organes, comme le foie et le pancréas, qui est la plus dangereuse. Cette graisse viscérale peut altérer leur bon fonctionnement. Elle sécrète des substances inflammatoires et expose au diabète, aux maladies cardiovasculaires et à certains cancers. C’est pour cela que de plus en plus de médecins recommandent de ne pas s’en tenir qu’à l’IMC, qui n’est pas toujours cliniquement pertinent. On constate, en effet, qu’il y a des gens qui ont un IMC assez élevé et qui restent en bonne santé.
Prendre aussi en compte le tour de taille permet d’avoir une meilleure idée de sa santé métabolique.
À partir de quand estime-t-on qu’on a un tour de taille trop important ?
Pour un homme, c’est lorsque le tour de taille est supérieur à 94 cm et pour une femme lorsqu’il est supérieur à 80 cm. L’IMC associé au tour de taille donne une idée plus précise des risques pour la santé associés au surpoids. Ces deux indicateurs sont plus pertinents pour déterminer si un excès de masse grasse peut nuire à la santé.