RAPATRIEMENT DES ETUDIANTS DE WUHAN : ET SI MACKY SALL AVAIT RAISON?

10 - Février - 2020

Quand Macky Sall a annoncé que le Sénégal n’avait pas les moyens de rapatrier les treize étudiants sénégalais bloqués à Wuhan, les réactions hostiles n’ont pas tardé. Depuis, il est perçu par une partie de l’opinion nationale comme étant un président incapable de protéger ses concitoyens. Le président de la République « a démissionné » alors que "la Constitution l’oblige à protéger tous ses compatriotes", avait, par exemple, déploré Doudou Wade, un des ténors du Pds.
Les sorties du ministre de la Santé et de l’Action sociale comme celles du Secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur n’ont pas pu éteindre l’incendie causé par Macky Sall.
Pourtant, à y voir clair, l’option prise par certains pays, les plus riches notamment, de rapatrier leurs ressortissants ne serait pas sans danger pour leurs populations. C’est qu’a soutenu l'épidémiologiste Yves Charpak, qui a travaillé pendant 10 ans dans les instances dirigeantes de l'OMS. Il estime que les vagues de rapatriements d'expatriés de Wuhan, épicentre du Coronavirus, n'ont pas de justification sanitaire, pire, "c’est même une mesure qui risque d’exporter la maladie".
« Le rapatriement des expatriés de tel ou tel pays ne se justifie pas à mon avis d’un point de vue sanitaire, c’est même une mesure qui risque d’exporter la maladie », a-t-il confié à Challenges.fr.
Selon le médecin, certains Etats développés profiteraient de cette crise sanitaire pour discréditer la Chine, en faisant du "China bashing". « Certains pays qui jugent ce pays trop puissant, peuvent peut-être se réjouir de le voir en difficulté », a-t-il ajouté.
Le Docteur Daouda Ndiaye avait, lui aussi, soutenu sur Iradio que le rapatriement des étudiants sénégalais de Wuhan n’était « pas la seule solution ». Il ajoutait que « la vraie solution, c’est d’abord de faire en sorte que nos compatriotes qui vivent à Wuhan soient dans des rayons de sécurité sur le plan médical et préventif ».
La question qui découle de la position défendue par l'épidémiologiste Yves Charpak peut être la suivante : le manque de moyen dont parlait Macky Sall n’était-il pas un faux prétexte ? Et si la crainte du président de la République, s’agissant du rapatriement de nos étudiants, pouvait se résumer comme suit : « Ils risquent d’exporter la maladie au Sénégal. »
Cheikh Sidou SYLLA

 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

21 - Février - 2025

Tensions dans le secteur de la santé : le SAMES annonce une nouvelle grève de 48 heures

Le bras de fer entre le gouvernement et le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES) se durcit. Le Bureau exécutif...

21 - Février - 2025

Décès d’Américo Gomes : ses proches réclament une autopsie, une enquête ouverte

Le corps sans vie du chanteur bissau-guinéen Américo Gomes a été retrouvé ce jeudi dans sa villa située à Lisbonne (Portugal). Une...

20 - Février - 2025

France : L'Agence du médicament confirme la grande toxicité d'antibiotiques très prescrits

Ils s'appellent Ciflox, Uniflox, Tavanic ou Oflocet. Ces antibiotiques, de la famille fluoroquinolones, sont encore très - trop - souvent prescrits en France pour des infections simples...

20 - Février - 2025

Sept Sénégalais emprisonnés en Espagne pour le meurtre de huit passagers d’une pirogue

Ils sont sept individus, tous des Sénégalais accusés d’avoir tué huit passagers lors d’un voyage périlleux en pirogue entre le Sénégal...

20 - Février - 2025

Finances publiques : Le chef de l’Etat appelle à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes

Le chef de l’Etat a appelé, mercredi en Conseil des ministres, à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour »renforcer la...