REVUE DE PRESSE LES NOUVELLES MODIFICATIONS APPORTÉES AU CODE PÉNAL, OBJET DE DÉBAT

26 - Juin - 2021

L’adoption vendredi par l’Assemblée nationale de nouvelles modifications au Code pénal continue à faire couler beaucoup d’encre, les quotidiens parvenus samedi à l’APS continuant de mettre en exergue les positions tranchées de l’opposition et du pouvoir relativement à ce texte.

A la faveur des nouvelles modifications, le Code pénal prend désormais en charge les infractions liées au financement du terrorisme et la piraterie maritime.

"Sans coup férir", les projets de loi modifiant la loi 65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale et la loi 65-61 du 21 juillet 1965 portant Code pénal ont été adoptés par l’Assemblée nationale, rapporte le journal Le Quotidien.

"C’est la deuxième modification depuis 2007", souligne le journal, selon lequel la majorité a avancé la nécessité de mettre à niveau le corpus judiciaire par rapport au droit international "comme prétexte pour convoquer l’Hémicycle en procédure d’urgence".

"Ce que conteste l’opposition qui y voit une réponse du pouvoir aux évènements de mars dernier", note Le Quotidien en allusion aux violentes manifestations ayant éclaté suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko.

Des émeutes violentes d’une ampleur peu commune qui avaient plongé la capitale sénégalaise dans une ambiance d’insurrection populaire et ont fait craindre le pire.

Le gouvernement veut parer à un scénario similaire, font valoir plusieurs députés de l’opposition pour lesquels la nouvelle loi liberticide et restreindrait le droit à la marche en assimilant disent-ils ce droit constitutionnel à du terrorisme.

Walfquotidien relève qu’à la faveur des modifications apportées, "on note un décalage des qualifications des actes prévus et punis" par le Code pénal, selon que l’on soit de la majorité parlementaire ou de l’opposition.

Selon le garde des Sceaux, Me Malick Sall, cité par Le Soleil, "cette réforme relève d’une volonté d’harmoniser nos textes nationaux avec les accords internationaux ratifiés par le Sénégal".

"Chaque camp a essayé, à sa manière, de justifier la pertinence de sa position" (Sud Quotidien), et comme l’on pouvait le craindre, le vote de la nouvelle loi s’est déroulée "sous hautes tensions et pressions" (L’Observateur).

"Heurts et invectives" ont rythmé les débats (Le Quotidien), tenus "dans une ambiance délétère" (Enquête). Et comme attendu, "la majorité présidentielle s’est imposée pour faire passer les nouvelles introductions, malgré les protestations d’une opposition complètement impuissante", écrit ce quotidien.

Vox Populi manie l’humour et l’ironie pour mieux parler du sujet : "Acte de terreur...isme à l’Assemblée. Entre coups de poing, insultes, menaces et quolibets, les députés ont joint la parole en termes de terreur", affiche ce journal à sa une.

Libération évoque "le théâtre" et rapporte que des députés de la majorité et de l’opposition "se sont offerts en spectacle devant le garde des Sceaux", ministre de la Justice, Me Malick Sall.

"Arrêtez de vous comporter comme des fous", lance Kritik’. Le président de l’Assemblée nationale "Moustapha Niasse, du haut de son pupitre, a certes contrôlé les débats de son mieux", mais "n’en pouvait pas plus devant cette foire d’empoignes où même les coups ont prévalu", dénonce ce quotidien.

Kritik’ d’ajouter : "Les mots ont volé bas. Langues de vipères, insulteurs publics, propos orduriers, les députés ont déshonoré la nation étalant la preuve de leur carence mais aussi la rage qui bouillonne en eux".

Le "summum" des "dérives verbales" a été atteint lors de cette plénière à l’Assemblée nationale, déplore le quotidien L’As. "D’autant qu’on a assisté à des empoignades", des échanges de "propos aigres-doux" et même une "altercation" entre un député et un ministre, selon le même journal.

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