TIRAILLEURS SENEGALAIS : LE RETOUR AU PAYS NATAL DE N'DONGO DIENG
La porte de sa maison, N’Dongo Dieng l’a franchi des centaines de fois, mais aujourd’hui, le moment est unique. À 87 ans, il rentre définitivement dans sa maison, dans la banlieue de Dakar, auprès de ses enfants et de ses petits-enfants, tous heureux de son retour. "Je suis très content, quand je suis là, je suis chez moi, je suis un prince", sourit le vieil homme dans le reportage de TF1 .
C'est l'aboutissement d’un long voyage, et d’un long combat. N'Dongo est un tirailleur sénégalais, parti d’Afrique pour servir le drapeau français, comme son grand-père en 1918 ou son père, qui fut à l’origine de son engagement. Médaillé plusieurs fois, N'Dongo a servi en Algérie, qui luttait alors pour son Indépendance de la France. Une position intenable, comme il nous le raconte. "Les Algériens nous voyaient comme étant leurs frères, mais leurs ennemis en même temps", se souvient-il, "mais nous à l'époque, nous n'avions pas d'états d'âme, nous étions des soldats français".
"Pincement au cœur"
Jusqu’ici, pour toucher son "minimum vieillesse", il devait résider au moins six mois par an en France, logé avec d'autres dans une modeste résidence de travailleur. En quittant la région parisienne, N'Dongo ne nourrit pourtant aucune rancœur envers la reconnaissance tardive du rôle dans l'Histoire des tirailleurs sénégalais. Avant de s'envoler pour Dakar, il nous confiait un certain "pincement au cœur".
Au Sénégal, le retour de cette poignée d'anciens soldats est perçu comme un événement historique : honneurs militaires et réception par le président de la République. Un des fils du vieux tirailleur pointe tout de même ce qu'il a longtemps vécu comme une anomalie : "Bien sûr que c'était une injustice, nous on ne comprenait pas pourquoi les vaillants soldats étaient six mois en France, et six mois ici". Désormais, sur le visage de N’Dongo Dieng, se lit la sérénité de celui qui va pouvoir finir sa vie, entouré des siens, son "rêve devenu réalité".