TIVAOUANE PEULH : ME WADE CITÉ DANS UNE AFFAIRE DE FONCIER OÙ PRÈS DE 250 MAISONS SONT MENACÉES DE DESTRUCTION.

08 - Octobre - 2019

‘’Tolou Abdoulaye Wade’’, ces hectares de terres situées à Tivaouane Peulh (département de Pikine) font l’objet d’un problème de foncier qui risque de coûter cher à 243 familles habitant Darou Salam 2 Extension. Dans cette localité occupée depuis plus de 15 ans par ces populations, des actions initiées par la Sci (Société civile immobilière) Darou Salam ont mis les habitants de la Cité Darou Salam 2 Extension dans le désarroi. Ces derniers n’arrivent plus à dormir depuis 4 jours pour avoir reçu des copies d’assignation en référé aux fins d’expulsion émise par Me Richard S. Diatta, un huissier de justice. Ce, pour occupation illégale d’une partie d’un domaine appelé ‘’Tolou Abdoulaye Wade (ancien président de la République).

À ce jour, plus de 200 maisons composées de R+3, R+2, R+1 et quelques bâtiments dont les chantiers sont presque achevés, sont visées par cette assignation. Un acte de procédure qui a plongé, plus de 400 chefs de famille dont des veuves, des retraités et autres ‘’gorgorlou’’ dans la tourmente.

Des familles démunies ne savent plus où donner de la tête. Ayant des difficultés pour joindre les deux bouts, elles foisonnent dans cette zone où après tant de sacrifices elles avaient pu se payer trouver un toit dans ce quartier. Et ce sont ainsi, pas moins de 1500 personnes qui font l’objet de menace d’expulsion de leur maison au bénéfice d’un seul individu qui veut démolir tout le quartier pour revendre le site. Une situation que les occupants qui disent détenir des titres en bonne et due forme n’entendent pas cautionner.

‘’Ils vont devoir passer sur nos corps ou nous écraser avec les pans des murs’’

En Assemblée générale, dimanche dernier, dans leur quartier, les responsables des sites menacés de destruction ont dénoncé une volonté manifeste d’une tierce personne véreuse qui veut les dépouiller de leur bien.

Il est en effet relevé dans l’assignation en référé aux fins d’expulsion émise par Me Richard S. Diatta, huissier de Justice, une requête de la Sci Darou Salam, contre 243 occupants de parcelles établies sur le Tf 11847/Dp sis à Keur Massar, Route des Niayes. Lequel document renseigne que ces occupants sont appelés à ‘’comparaître par devant le président du Tribunal de grande instance (Tgi) de Pikine, statuant en matière de référés en son audience du mercredi 23 octobre prochain à 8 heures 30 minutes. Leur rappelant que faute de comparaître à cette audience ou à tout autre à laquelle l’examen de cette affaire serait renvoyé de s’y faire représenter ou assister par un avocat, ils s’exposent à ce qu’une décision soit rendue à leur encontre sur les seuls éléments fournis par la requérante’’.

La Sci Darou Salam qui a engagé le bras de fer judiciaire contre les populations de cette cité visée dit être ‘’propriétaire du TF N°11847/Dp d’une superficie de 80 942 m² sis à Keur Massar, route des Niayes. Elle en veut pour preuve un ensemble de documents délivrés , entre autres, par son géomètre et Me Mademba Guèye, son huissier de justice qui ont tenté de démontrer que le Titre foncier objet du litige était la propriété de la requérante (Sci Darou Salam). D’où l’avis de ces derniers que les 243 chefs de familles ‘’s’y sont établis sans droit ni titre ; que cette occupation est illégale ; qu’il s’agit là, d’une voie de fait portant atteinte au droit de propriété de la requérante’’.

Les propriétaires menacés d’expulsion détentrices d’actes administratifs délivrés par la mairie de Keur Massar et d’autorisations de construire

Le conseil de la Sci, Me Mbaye Dieng, avocat à la Cour, partant de ces pièces a visé une ‘’occupation illégale’’ des requis sur le terrain de la requérante. Laquelle constitue, à ses yeux, un trouble manifestement illicite. ‘’Cette situation porte préjudice à la requérante et il y a urgence d’y mettre fin pour qu’elle puisse jouir et disposer pleinement de son bien ; par ailleurs, les constructions qui y sont édifiées sont forcément illégales, puisque n’ayant pas de titre de propriété les occupants ne peuvent avoir reçu une autorisation de construire. Laquelle autorisation suppose le dépôt d’un dossier incluant un titre de propriété’’, a indiqué l’avocat.

Dans sa requête adressée au juge des référés, il a sollicité de celui-ci, qu’il ordonne ‘’la destruction des murs construits sans autorisation et objets de ladite occupation sur le titre foncier d’autrui.

Du côté des populations menacées d’expulsion de leurs demeures, il est évoqué une arnaque. Une escroquerie au foncier qui ne dit pas son nom. D’ailleurs, elles ont fait état d’investigations qui montrent que la Sci Darou Salam créée en 2014 puisse prétendre avoir acheté le champ du président Abdoulaye Wade clôturé depuis les années 2004. Seulement, elles s’interrogent sur le fait que la partie adverse puisse acheter le site en 2015, alors que la Cité Darou Salam Extension était encore habitée par des personnes détentrices d’actes administratifs délivrés par la mairie de Keur Massar et même d’autorisations de construire, depuis longtemps.

Quant aux autres concernés, c’est après l’Acte 3 de la décentralisation qu’ils ont reçu des actes administratifs délivrés par le président de la délégation spéciale de Tivaouane Peulh en 2012. C’est d’ailleurs tout ce monde qui a formé un collectif, ce dimanche passé. Plus d’uns y avaient pris la parole pour cracher leurs vérités.

L’Etat invité à prendre ses responsabilités ‘’face à l’arnaque foncière qui se dessine’’

‘’Il est impensable, après plus de dix ans et tous les sacrifices consentis pour construire nos maisons et loger nos familles qu’on vienne aujourd’hui nous annoncer la destruction prochaine de nos demeures. Ceux qui sont appelés à détruire ces maisons que nous avons acquises après avoir consenti d’énormes sacrifices vont devoir passer sur nos corps ou nous écraser avec les pans des murs. Tout comme les femmes de Nder, nous sommes prêts à faire face à tout pour que ce sale dessein de pseudo promoteur n’aboutisse pas’’, a dit le porte-parole dudit collectif. Celui-ci de révéler une batterie d’actions pour que nul ne les dépossède de leur bien. ‘’Après cette rencontre, nous allons engager des avocats parce qu’on n’entend pas se laisser faire. Nous allons nous faire entendre. Nous sommes déterminés à nous battre au prix de nos vies’’, avaient annoncé les populations menacées au cours de leur Assemblée générale. Occasion que celles-ci ont mise à profit pour interpeller l’Etat et l’inviter à prendre ses responsabilités face à l’arnaque foncière qui se dessine’’, a dit un membre dudit collectif qui a pris l’option de garder l’anonymat. Cependant, les victimes de cette situation n’excluent pas d’entamer une marche de protestation pacifique, dans un délai réduit.

Pour elles, la Sci Darou Salam savait pertinemment que le site n’a rien à voir avec le champs d’Abdoulaye Wade bien limité par des murs de clôture. Elles se demandent pourquoi attendre toutes ces années pour venir aujourd’hui réclamer ce site qui n’a rien à voir avec le champ. ‘’Donc nous attirons l’attention des autorités administratives, étatiques, politiques et religieuses sur la démolition des maisons habitées depuis 2008. Pour l’heure, le collectif nourrit l’espoir de recevoir l’éclairage du président Abdoulaye Wade. Lequel demeure la personne la mieux placée pour permettre d’élucider ce problème qui hante le sommeil des populations de Darou Salam Extension.

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