"Vous allez moins contrôler un couple de septuagénaires" : comment des seniors sont devenus dealers en France
Il est 13h30, dimanche 22 décembre. Les forces de l'ordre surveillent une voiture à Toulon (Var). Selon un renseignement, elle serait liée à un trafic de drogue. Deux septuagénaires sont arrêtés : Monique, 75 ans, et son époux, Robert, 78 ans. Dans le véhicule, quelques provisions. Mais dans les boîtes de chips et de céréales, se trouvent du cannabis et de la cocaïne.
Chez la fille du couple, où ce dernier séjourne, les policiers font une nouvelle découverte. Au total, près de 800 grammes de résine de cannabis, 80 grammes de cocaïne et 1000 euros sont découverts, mais aussi du matériel de conditionnement et un cahier de comptabilité.
"À cet âge-là, ils vendaient de la drogue ?", s'interroge, stupéfaite, une passante dans le reportage du 20H de TF1 visible en tête de cet article. "Rien ne m'étonne en ce moment", poursuit un homme.
Lire aussi
Lire aussi
Clermont-Ferrand : démantèlement d'un vaste trafic de médicaments à base de prégabaline, la "drogue du pauvre"
Face aux enquêteurs, Monique raconte : dans un bar, il y a quelques semaines, un homme l'accoste, explique-t-elle. Il lui propose de vendre des stupéfiants via le réseau social Snapchat, ce qu'elle accepte. Le couple effectue une dizaine de ventes et de livraisons en quelques semaines, dont certaines avec l'aide de leur fille.
"Ça se généralise d'avoir des profils totalement atypiques qui s'adonnent à cette pratique. Les trafiquants se disent qu'en mettant un couple de jeunes, ou alors deux filles de 20 ans, un couple de septuagénaires... Au niveau du contrôle, vous allez moins contrôler un couple de septuagénaires qui revient de vacances ou qui va acheter son pain, plutôt qu'un jeune, peut-être originaire des cités, ou autre", explique Julien Ventre, secrétaire départemental du syndicat de police Unité dans le Var.
Mardi soir, le couple et leur fille sont sortis de garde à vue. Les trois interpellés ont plaidé coupable face aux enquêteurs et seront jugés le 13 février prochain. Ils risquent jusqu'à 10 ans de prison.