"XENOPHOBIE ET NEGROPHOBIE EN MAURITANIE" : BIRAHIM CAMARA DENONCE LE SILENCE DES PAYS LIMITROPHES
La passivité , le silence , le mutisme des autorités et de la presse sénégalaise , malienne et guinéenne face à une Mauritanie xénophobe et négrophobe sont-ils synonymes de complicité ou d’impuissance ?
Tout porte à le croire car les ressortissants de ces pays sont traqués, arrêtés, emprisonnés et expulsés dans des conditions inhumaines par les autorités baassistes mauritaniennes convaincues de la supériorité des maures sur les negro-africains . Pendant que les haratines , les soninkés de Guidimakha et de Hayré sont épargnés, les peulhs , les bambaras et les wolofs sont traités comme des bêtes de somme .
Ce remake des événements de 1989 , à suffisance , confirme que les soninkes du Guidimakha et du Walo mauritanien formeraient le bras armé d’un régime qui pourtant leur refuse tout droit à la citoyenneté .
Au lieu de s’opposer et d’exiger de ce régime ségrégationniste le strict respect et le plein exercice de leurs droits et libertés , les populations de Aaré , de Assaré, de Diaguily , de Wompou , de Koumbou , de Toulely , de Kingui et d’ailleurs ne préfèraient-elles pas le mors dans la bouche des guinéens
( peuls) , des Sénégalais ( wolofs ) et des maliens ( bambaras) ?
Leur participation au traitement barbare , à la négation même de la nature humaine , à la confiscation des biens et à l’expulsion des étrangers révèle une complicité inacceptable qui met en péril les liens familiaux, sociaux , culturels et cultuels de part et d’autre des trois frontières Mali - Mauritanie - Sénégal .
Le face à face historique, fraternel et pacifique des villages de Diaguily , Wompou , Koumbou, Senghé, Loboudou et Toulely en Mauritanie et de Kounghany , Dembancane, Yerouma, Lobaly ,Waoundé et Goumal au Sénégal pourrait encore vaciller avec cette déportation massive des peulhs , des bambaras et des wolofs planifiée et programmée par les autorités mauritaniennes.
Les collaborateurs sous le manteau de Maurice Papon les plus en vue seraient ceux qui , pourtant , au nom des droits humains et des libertés fondamentales , combattraient " l’esclavage par ascendance " dans les villages du Guidimakha et du Haïre mauritaniens . Ils seraient très actifs et nombreux dans la délation et la dénonciation calomnieuse voire diffamatoire pour plaire aux maures qui les maintiennent dans les fers de l’esclavage .
L'accès à la tente interdit aux élus , aux chefs des villages et aux populations noires de Guidimakha , lors de la dernière visite présidentielle , n’illustre -t-il pas les soubassements racistes du régime et du système mauritaniens qui divisent les negro-africains pour régner ?
En effet ce qui se passe en Mauritanie , de Nouadhibou à Nouakchott , est hallucinant dans une république qui se déclare islamique : la haine de l’autre contrairement aux valeurs prêchées par le Saint Coran dont l’hospitalité , la solidarité , la tolérance et surtout le respect de l’étranger .
Il faut éviter toute reproduction du syndrome de 1989 , encore frais dans les mémoires , au cours duquel les wolofs et les hal pulaar firent les frais du baassisme théorisé et mis en application par le président Ould Taya .
L’équilibre de la sous-région pourrait voler en mille éclats si les présidents Bassirou Diomaye Faye du Sénégal et Assimi Goïta du Mali continuent à fermer les yeux sur un drame orchestré par la minorité maure accrochée aux pouvoirs civils , militaires et politiques .
Ce , en violation des conventions internationales qui régissent les inaliénables droits humains.
Birahim Camara
Secrétaire Général
Groupe Équité et Démocratie