Diomaye Faye à inauguration de la statue de Lat Dior à Thiès : «Faire nation, c’est en permanence immortaliser ces vies exemplaires»
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a inauguré hier, jeudi 12 décembre, à Thiès, le monument à la mémoire de Lat Joor Ngone Latyr Joop, héros national et symbole de la souveraineté nationale. Tout en saluant «l’initiative louable» du Conseil municipal de Thiès, qui a permis l’érection de ce monument majestueux dédié à Lat Dior, «une figure centrale de notre panthéon national», un «héros» de la «résistance anticoloniale», le président Faye a rendu hommage à d’autres figures héroïques de l’histoire du Sénégal. «Faire nation, c’est en permanence immortaliser ces vies exemplaires», a-t-il souligné, appelant à l’éducation des jeunes générations sur ces valeurs d’honneur et de résistance.
Plus d’un siècle et demi après sa disparition, en mai 1863 (qui a donné cette date. Jusqu’à présent sa mort était datée le 27 octobre 1886), l’image du héros nationale de la lutte anticoloniale trône dans son fief. Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a inauguré hier, jeudi 12 décembre, à Thiès, le monument à la mémoire de Lat Joor Ngone Latyr Joop, héros national et symbole de la souveraineté nationale. L’érection de ce monument à la mémoire de Lat Joor Ngone Latyr Joop, «figure centrale de notre panthéon national» est une initiative salutaire du maire et du conseil municipal de Thiès.
«Ses hauts faits d’armes dans la résistance anticoloniale en ont fait un héros national du Sénégal. Le Damel du Kajoor a tenu tête à la France coloniale durant plus d’un quart de siècle. Il a accompli cet exploit avec des moyens techniques et militaires relativement limités, dans un contexte d’offensive généralisée des puissances impériales européennes décidées à se partager l’Afrique, continent que le commerce atlantique de la traite des esclaves avait déjà durement éprouvé», a-t-il déclaré.
Selon le président Diomaye Faye, «Partout sur cette terre d’Afrique ce monument commémoratif aurait pu trouver sa place, mais nulle part mieux qu’à Thiès il ne pouvait être érigé. Il y fait écho à l’avenue éponyme du héros national, déjà située au cœur de son espace urbain. C’est bien de Thiès, à l’époque un village du Cangin, toponyme aujourd’hui déformé en Janxeen, que le Damel à peine élu rassembla son armée en vue de restaurer la souveraineté du Kajoor sur les provinces amputées du royaume par la colonie. Nombreux furent les combattants qui tombèrent au champ d’honneur en ce jour mémorable du mois de Mai 1863. Ce fut là le tout début d’une carrière politique exceptionnelle de plus d’un quart de siècle de luttes acharnées menées par Lat Joor Joop, pour la défense de la souveraineté de son pays».
A l’en croire, fin stratège, doublé d’un homme politique avisé, «son refus de transiger sur la souveraineté du Kajoor l’a poussé à refuser la construction du chemin de fer par la colonie. Dékheulé où il rencontre son destin relève plus des divisions de la classe politique du royaume que de la puissance de feu de l’armée coloniale. Il y est tombé les armes à la main, faisant sienne la devise des preux : «on nous tue, on ne nous déshonore pas».
DIOMAYE FAYE SALUE LA MEMOIRE D’UN VALEUREUX CONTEMPORAIN DE LAT DIOR : KAAÑ FAYE
Pour le président de la République, cette cérémonie d’inauguration s’inscrit dans la longue tradition de célébration de ce héros de la lutte anticoloniale. «Les récits épiques transmis de génération en génération par les maîtres de la parole et les travaux des historiens de métier ont fourni de la matière à travailler aux artistes, aux dramaturges, aux poètes qui en ont tiré des œuvres créatrices de nos imaginaires collectifs».
Et de rappeler : «A la suite du Président Amadou Cissé Dia qui a galvanisé la génération des indépendances avec son œuvre Les Derniers jours de Lat Dior suivi de La mort du Damel, Thierno Bâ nous a invité à vivre une valeur cardinale portée par le Damel dans la pièce de théâtre intitulée Lat-Dior – Le chemin de l’honneur».
Le chef de l’Etat n’a pas manqué de saluer la mémoire d’autres valeureux figures de la résistance colonale au Kajoor. «Parce que nous sommes dans le Cangin, aux portes du Kajoor, nous ne pouvons pas manquer de saluer la mémoire d’un des valeureux fils du terroir, contemporain du Damel et dont les hauts faits d’arme dans la lutte anticoloniale sont certes moins connus, mais n’en sont pas moins héroïques. Je veux nommer Kaañ Faye qui a défié l’ordre colonial en verrouillant les voies de passage des caravanes des traitants de l’arachide entre le Bawol et la ville portuaire de Rufisque. Ont pris part à ses combats des hommes et femmes de valeur attachés à préserver de l’intrusion coloniale les terroirs du Lexar, du Joobas, du Paloor, du Ndut et du Saafi aujourd’hui polarisés par la ville de Thiès. La recherche devra exhumer les traces historiques de ces luttes pour en célébrer les acteurs et magnifier leurs œuvres».
Bref, dira-il, «il ne fait aucun doute que le déjà prestigieux panthéon national continuera de s’enrichir de monuments, d’œuvres d’art et d’ouvrages littéraires célébrant les hommes et les femmes qui, à l’image de Lat Joor Ngone Latir Joop, ont marqué de leurs empreintes indélébiles les plus glorieuses pages de notre histoire. Faire nation, c’est en permanence immortaliser ces vies exemplaires, rappeler à notre jeunesse les valeurs dont elles furent l’incarnation».
SQ