LOUGA : ASTOU SOKHNA, DÉCÉDÉE DANS L’INDIFFÉRENCE TOTALE, ALORS QU’ELLE DEVRAIT SUBIR UNE CÉSARIENNE EN URGENCE

11 - Avril - 2022

Jeudi dernier, Astou Sokhna est décédée dans l'indifférence totale à l'hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga, au nord du Sénégal. Alors que Astou Sokhna devait subir en urgence une césarienne, elle a souffert de 9 heures 30 à 5 heures 30 du matin avant de rendre l'âme, selon Libération.

Le parquet de Louga va s'autosaisir après un drame inqualifiable qui a eu lieu à l'hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga. Un drame de trop dans cet établissement où le service est quasi-inexistant.

Astou Sokhna, enceinte de 9 mois, s'est présentée jeudi dernier, avec son époux, à la maternité pour subir en urgence une césarienne, comme mentionnée dans son dossier médical. Mais, parce qu'elle n'était pas «programmée» Astou Sokhna a souffert de 9 heures 30 à 5 heures 30 du matin dans l'indifférence totale. C'est quand son décès a été constaté par sa maman, qui avait rejoint par la suite son époux, que la sage-femme et les aides-soignants ont daigné... s'occuper d'elle.

Pour étouffer ce crime, un certificat de décès, sans signature, qui évoque une mort naturelle, a été rédigé à la hâte. Modou, le mari de la défunte raconte : «En 9 mois, ma femme n'a jamais raté un seul rendez-vous. Dans son dossier, il était mentionné qu'elle allait accoucher par césarienne parce qu'elle avait une complication par le passé. Jeudi, à part une perfusion, il n'y a rien qui a été fait pour elle. C'est vers 14 heures que sa mère est venue. A 23 heures, elle souffrait énormément mais la sage-femme de garde ne faisait que mettre son doigt dans son sexe. Pourquoi faire ça à une femme qui doit accoucher par césarienne? Vers 4 heures du matin, elle a dit qu'elle commençait à étouffer. On a appelé la sage-femme qui est revenue faire la même chose encore avant de repartir. Elle nous a carrément dit que celui qui doit «programmer » Astou viendra vendredi. Quand Astou a commencé à hurler de douleur, elle lui dit : «Si tu n'arrêtes pas, je fais sortir ton mari et ta maman ».

Astou lui a répondu, en se tordant de douleur, qu'elle ne pouvait pas attendre vendredi. Vers 5 heures du matin, elle ne respirait presque plus. Je l'ai soulevé. Vers 5 heures 30, elle semblait dormir. Je suis sorti de la chambre alors pour prier. C'est en ce moment que sa maman m'a bipé au téléphone. Je me suis dit «ça y est, elle est au bloc opératoire». Quand je suis revenu, sa maman m'a dit qu'elle était décédée. La sage-femme et les aides-soignants n'étaient même pas au courant. On les a informés, ils sont venus constater le décès avant de repartir. Même la sonde qu'avait Astou, c'est moi qui l'ai enlevée ».

Selon les informations de Libération, il y'avait exactement une sage-femme et trois aides-soignants mais personne n'a daigné se préoccuper de la situation d'Astou. Pire, les mots ont volé très bas par moments comme le confie la maman de la défunte : «Ma fille souffrait tellement qu'elle a arraché la perfusion. Elle a supplié la sage-femme pour se faire opérer.

«Je suis fatiguée, pour l'amour de Dieu, opérez-moi car je ne sais pas si je serais encore là demain », leur disait-elle, les larmes aux yeux. Malgré cela, la sage-femme lui a dit d'une manière ferme : « Je ne vais pas reculer, on te programme demain ». Ma fille répétait qu'elle était fatiguée, qu'elle ne pouvait ni s'asseoir, ni se mettre debout. Imaginez, quand je suis arrivée, elle était sur un matelas et il n'y avait même pas de drap. Alors qu'un drap était à côté, il fallait juste le mettre. Mais la sage-femme nous a refusé jusqu'à tard l'accès de la chambre. Pendant plusieurs heures, nous avons regardé ma fille souffrir à partir d'une fenêtre. C'est vrai, la sage-femme a menacé de nous faire sortir, quand nous sommes entrés dans la chambre, tout simplement parce qu'Astou lui disait qu'elle souffrait. Elle lui a dit : «Je vais les sortir et là, ce sera entre toi et moi ». Quand elle n'en pouvait plus, Astou a dit, en nous regardant : «Mère, elle m'appelait comme ça, pardonne-moi. Modou, pardonne-moi».

Lorsque Modou est allé prier, elle s'est couchée avant de fermer les yeux, à jamais. Même après son décès, la sage-femme et les aides-soignants ne sont pas venus sur le moment. Ils m'ont fracassé le cœur. Je réclame justice pour ma fille et que celui qui veut venir ici pour une médiation, reste chez lui».

Des sources autorisées révèlent de fortes pressions... religieuses pour tenter d'étouffer cette affaire.

Avec Libération

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

28 - Mars - 2025

Amicale des femmes de la Présidence : Marie Khone Faye fait mieux que Marième Faye Sall

Pour la première fois de son histoire, l’Amicale des femmes de la présidence de la République a été reçue en audience par la Première dame....

28 - Mars - 2025

100 millions volés à Ouakam : La fuite d'information qui a aidé les braqueurs et la trahison qui a permis de mettre la main sur les malfaiteurs

Le 21 mars dernier, un braquage spectaculaire s'est produit en plein jour sur la Corniche Ouest de Dakar. Mady Ndiaye, convoyeur de fonds, a été violemment attaqué par un gang...

27 - Mars - 2025

Vendue par le régime de Macky Sall juste avant la présidentielle : Bassirou Diomaye Faye annule tout

Le site abritant la prison de Rebeuss a été vendu sous la présidence de Macky Sall pour un montant de 8 milliards de francs CFA. Initialement, le projet prévoyait la...

27 - Mars - 2025

Finalement Lat Diop reste en prison

Lat Diop, ancien ministre des Sports et ex-directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), reste finalement en prison. La Chambre d’accusation...

27 - Mars - 2025

"XENOPHOBIE ET NEGROPHOBIE EN MAURITANIE" : BIRAHIM CAMARA DENONCE LE SILENCE DES PAYS LIMITROPHES

La passivité , le silence , le mutisme des autorités et de la presse sénégalaise , malienne et guinéenne face à une Mauritanie xénophobe et...