Inauguration du TER: des fils de cheminots crient au scandale à Thiès
Au moment où le président de la Répu- blique, Macky Sall, procède, ce lundi 27 décembre 2021, au lancement de l’exploitation commerciale du Train express régional (TER), projet phare du Plan Sé- négal Émergent (PSE), d’un coût de 780 milliards FCFA hors taxes dont 76 mil- liards pour la libération des emprises et 10 milliards d’accompagnement pour les projets sociaux, des familles de cheminots, dans la capitale du Rail, hurlent leur « désespoir » face à ce qu’ils appel- lent la « mort programmée du Chemin de fer ».
Ce sont trois candidats aux prochaines élections territoriales de janvier 2022, Sogui Sy, Théodore Ndione et Abdoulaye Touré, tous fils de cheminots à l’assaut, respectivement, des mairies de Ville, de Thiès-Ouest et Thiès-Est, qui ont rencontré plusieurs familles de cheminots, à la Cité ouvrière, derrière la « Voie ferrée ».
But : s’indigner du fait qu’« aujourd’hui, Thiès ait vraiment beaucoup perdu de sa repré- sentativité au niveau national, parce que la ville aux-deux-gares, après tout, c’est le Chemin de fer. A la base, la Cité du rail a été développée à partir du Chemin de fer, en partant de certains quartiers ancestraux qui formaient le ‘’vieux Thiès’’, tels que Bountou Dépôt, Cité Ballabey, Cité Pillot, Aynina Fall ». C’est « malheureux ! »,
s’écrient-ils en faisant référence à la situation tion du chemin de fer dans leur ville. Et de s’indigner : « quand nous avons assisté au démantèlement, à la privatisation du Chemin de fer, nous nous sommes dit qu’ils sont en train de tuer Thiès, et, incontesta- blement, ils ont réussi à anéantir la capitale du Rail ». Devant des familles de cheminots, les trois candidats ont estimé qu’« aujourd’hui, en effet, l’Etat, au lieu de ‘’tuer’’ le Chemin de fer qui a été un fleuron national et peut, en termes de communication, jouer un rôle essentiel dans le développement du pays, aurait plutôt intérêt à le développer au quatre coins du Sénégal ».
Sogui Sy, Théodore Ndione et Abdoulaye Touré pensent qu’« il est aujourd’hui temps que l’Etat revienne sur sa décision de vouloir lâcher le Chemin de fer et rétablir le Rail ».
A les en croire en effet, « ce serait aujourd’hui dommage qu’on ne puisse pas réhabiliter ce Chemin de fer. Malgré plusieurs promesses, les Thiessois, les cheminots, en particulier, attendent toujours ». Cachant difficilement leur déception, ces candidats aux locales appartenant à des familles de cheminots, trouvent néanmoins qu’ « il serait aujourd’hui temps qu’on revienne sur la réhabilitation de la société ferroviaire »
Se définissant comme des « hommes d’action, de terrain, de communication, d’échange », ils considèrent que « la marche de Thiès doit connaitre une rupture qui passe par une alternative citoyenne portée par de dignes fils de la Cité du rail, qui ne sont mus que par l’in- térêt de la société, de Thiès et des Thiessois, des gens enclins à travailler sans relâche pour les populations ».
Des gens ayant surtout l’intention de « sortir Thiès du gouffre dans lequel elle est plongée depuis plus de deux décennies ». Ces fils de cheminot qui partent aux prochaines élections locales sous la bannière de la Convergence Patriotique pour la Justice et l’Equité (Cpje), disent avoir décidé de « proposer ‘’autre chose’’ aux Thiessois qui sont pris en otages depuis plus d’une vingtaine d’années par une classe poli- tique qui n’a aucune bonne intention de développer cette ville, malgré les potentiels et les ressources humaines dont elle regorge ».
Le Témoin